Face au sort des détenus palestiniens, le Shin Bet admet une « violation des conventions internationales »

Face au sort des détenus palestiniens, le Shin Bet admet une « violation des conventions internationales »

Les violences infligées aux Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes, dont le nombre a atteint 21 000 pour « une capacité d’accueil standard de 14 500 places », sont devenues si courantes que même le Shin Bet, le service de renseignement intérieur de l’Etat hébreu, s’en inquiète. Le sujet a fait l’objet d’un courrier adressé fin juin, par le chef de cette agence, Ronen Bar, au bureau du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou. Dans cette lettre, publiée le 2 juillet par le quotidien Yediot Aharonot, M. Bar atteste de la « détérioration significative des conditions d’emprisonnement des Palestiniens », faisant état notamment de « coups, insultes, traitements dégradants et menaces ».

Ce ne sont pas ces pratiques en elles-mêmes qui alarment le dirigeant du Shin Bet, mais leurs répercussions potentielles sur les relations d’Israël avec ses alliés occidentaux. « Cette crise a des implications stratégiques négatives, principalement en termes de légitimité internationale pour poursuivre la guerre à Gaza, une des préoccupations-clés étant un possible arrêt du commerce de défense avec les pays occidentaux », écrit M. Bar. Ce dernier rapporte dans sa missive que certains des partenaires d’Israël ont « soulevé des allégations concernant le traitement des détenus », ajoutant qu’« Israël éprouve des difficultés à les repousser, certaines d’entre elles étant fondées ».

« Le comportement d’Israël peut être considéré comme un crime international et une violation des conventions internationales », met en garde le chef du Shin Bet, qui mentionne spécifiquement la Convention contre la torture. Il dit redouter que ce type de conduite n’expose des responsables israéliens à des poursuites devant les tribunaux internationaux. M. Bar conseille au premier ministre Nétanyahou de remédier à cette « crise », au motif qu’« elle menace les relations internationales d’Israël et sa capacité à remplir ses buts de guerre » à Gaza.

M. Bar met aussi en garde contre les effets de cette surpopulation carcérale sur la capacité des autorités à procéder à davantage d’arrestations et d’interrogatoires, et évoque le danger d’« une bombe à retardement » dans les prisons.

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