Fleur chauve-souris, lanterne chinoise, sabot-de-Vénus, barbe de vieillard, lis de Malabar… le nom des fleurs choisies par le fleuriste Thierry Boutemy, d’une poésie folle, en dit long sur le projet lancé par le galeriste Maxime Flatry, à l’occasion de la troisième édition parisienne de la foire Design Miami. Ce spécialiste des arts décoratifs du XXe siècle, qui confesse « une sensibilité profonde pour la céramique », a demandé au designer floral belge d’imaginer l’accessoirisation végétale de six pièces « très importantes d’un point de vue historique et esthétique ».

Thierry Boutemy, régulièrement sollicité pour fleurir les défilés de grandes maisons de luxe comme les plateaux de la cinéaste Sofia Coppola, s’est exécuté, cherchant à mettre en lumière, par des compositions subtiles, cette sélection exceptionnelle de vases et coupes en grès. Ces œuvres, présentées jusqu’au 26 octobre à Saint-Germain-des-Prés, à l’Hôtel de Maisons (« sur le palier de l’escalier d’honneur, l’emplacement parfait », précise Maxime Flatry), ont été réalisées entre 1893 et 1930 par trois maîtres du genre.

A savoir le sculpteur Ernest Chaplet (1835-1909), qui fut aussi le céramiste du peintre Paul Gauguin, célèbre pour son travail de porcelaine flammée. Autre grand nom, Pierre-Adrien Dalpayrat (1844-1910), « génie du feu et de la couleur », ainsi que le décrit Maxime Flatry, dont la maîtrise de l’émail très lisse et des nuances profondes évoque l’artisanat chinois. Enfin, deux vases sont signés Jean Besnard (1889-1958), qui privilégiait les jeux de texture alliant « terre scalpée à la main et émaillage scarifié ».

Pour immortaliser l’ornementation florale éphémère de ces pièces, Maxime Flatry a fait appel à la photographe Mathilde Hiley. En résultent six clichés pris à la chambre photograhique (argentique), semblables à des tableaux, saisissant la beauté intemporelle de ces céramiques.

Recomendar A Un Amigo
  • gplus
  • pinterest
Commentarios
No hay comentarios por el momento

Tu comentario