Le 25 novembre 2020, Lemlem (les noms et lieux de domicile n’ont pas été précisés, par souci de confidentialité) est arrêtée chez elle par des soldats des forces de défense érythréennes. Durant la guerre du Tigré, dans le nord de l’Ethiopie, de novembre 2020 à novembre 2022, ces dernières étaient alliées à l’armée fédérale éthiopienne contre les insurgés du Front populaire de libération du Tigré.

Les soldats l’emmènent de force à quelques kilomètres de là, dans l’abattoir de la ville qui sert de base militaire depuis le déclenchement de la guerre, trois semaines auparavant. Durant dix-sept jours, Lemlem y sera violée par des dizaines de soldats. Elle passera aussi de longues heures attachée par les pieds à une esse en métal, servant d’ordinaire aux carcasses de bovins, la tête en bas. En plus des viols, cette jeune mère de deux enfants subira au quotidien les coups de crosses de ses bourreaux, à la nuque, dans le dos et sur la tête.

Son récit fait partie de très nombreux témoignages recueillis par la commission d’enquête sur le génocide au Tigré et publiés, le 16 octobre, dans son nouveau rapport intitulé « Violences sexuelles et sexistes génocidaires durant la guerre au Tigré ». Ce document est inédit par l’ampleur des informations rapportées : plus de 480 000 femmes âgées d’au moins 15 ans ont été interrogées, soit un tiers de la population féminine de la région éthiopienne.

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