« On nage dans le potage, dans un jour sans fin. » La métaphore est signée du député socialiste de l’Essonne, Jérôme Guedj, au lendemain de l’échec de la commission mixte paritaire chargée de trouver un compromis sur le projet de loi de finances (PLF) pour 2026, vendredi 19 décembre. Alors que le scénario d’une loi spéciale – qui reporte les crédits de 2025 et permet d’assurer la continuité de l’Etat – se dessine, le texte apparaît toujours plus impossible à accepter dans les rangs de la gauche.
Le Parti socialiste n’hésite plus à se dire agacé de jouer, encore et toujours, le rôle de l’opposition constructive, aidant à débloquer la situation au fil de négociations avec le premier ministre, Sébastien Lecornu. Les députés socialistes fustigent ainsi le comportement de leurs collègues des bancs du parti Les Républicains mais surtout d’Horizons, officiellement soutiens du gouvernement mais qui tendent à refuser le compromis.
« On a accepté de ne pas être à Matignon, on a accepté de ne pas renverser un gouvernement qui ne repose sur aucune légitimité, on a accepté de proposer un budget de crise qui n’est pas le programme du Nouveau Front populaire, on a accepté de voter le PLFSS [projet de loi de financement de la Sécurité sociale] au lieu de s’abstenir car le gouvernement n’a pas de socle commun, on n’obtient rien sur le PLF, on a poussé jusqu’au bout le rôle de l’opposition responsable, pour être utile, et ce serait à nous, en plus, de trouver une solution au blocage entre le “socle commun” et la droite ? », s’agace-t-on dans l’entourage du président des députés PS, Boris Vallaud.