Donald Trump fait machine arrière. Sous pression pour faire baisser le coût de la vie pour les Américains, le président des Etats-Unis a annulé, vendredi 14 novembre, des droits de douane qu’il avait lui-même imposés sur des produits comme le café, les avocats ou le bœuf importés.

« J’ai déterminé que certains produits agricoles ne devaient pas être soumis aux droits de douane réciproques » mis en place en avril, explique le dirigeant républicain dans le décret publié sur le site de la Maison Blanche.

Dans la liste figurent des produits que les Etats-Unis ne cultivent pas, ou alors en trop faible quantité par rapport aux besoins : café, thé, avocats, tomates, mangues, bananes, épices, pignons de pin… Mais il y a aussi des pièces de bœuf, alors que le prix de cette viande a atteint des records dans le pays.

L’exécutif semble ainsi reconnaître que sa politique protectionniste tous azimuts, dont il vante sans cesse les mérites, ratissait trop large. Il a d’ailleurs annoncé ces derniers jours des accords bilatéraux pour réduire la pression sur certains partenaires commerciaux, à l’instar de la Suisse, qui verra la lourde surtaxe visant ses produits (de 39 %) abaissée.

En avril, Donald Trump avait mis en place des droits de douane dits « réciproques » d’au moins 10 % sur la plupart des produits entrant aux Etats-Unis au nom de la réduction du déficit commercial du pays et du soutien à la production locale. Ces taxes recouvraient jusqu’aux denrées ne pouvant pousser sur le sol américain, un élément qui a régulièrement été dénoncé par l’opposition.

Même si ces droits de douane ont eu un impact moins fort que redouté sur les prix payés par les consommateurs, la facture n’est pas neutre pour des Américains essorés par la très forte inflation post-Covid-19. Les prix augmentent moins vite désormais, mais ils augmentent toujours, et les consommateurs sont frappés par le coût de certaines denrées courantes comme le café (+ 19 % sur un an en septembre).

Donald Trump avait été réélu en assurant qu’il améliorerait le pouvoir d’achat des Américains. Depuis, il ne cesse de répéter que l’économie est florissante et l’inflation quasiment maîtrisée. Les chiffres officiels rapportent toutefois un ralentissement de l’activité et une accélération de l’inflation (à + 3 % en septembre contre + 2,3 % en avril, selon l’indice CPI).

Son propre camp le pousse à réagir après un cinglant revers à des scrutins locaux, et alors que les élections de mi-mandat sont dans un an.

La Maison Blanche a tenu à souligner cette semaine les mesures prises pour faire baisser les prix des produits de première nécessité comme l’essence et les œufs, ainsi que l’annonce d’un accord visant à réduire ceux de certains médicaments pour maigrir.

Donald Trump a aussi récemment proposé de permettre de contracter des prêts immobiliers sur cinquante ans, au lieu de la durée maximale actuelle de trente ans, afin de réduire les échéances dues chaque mois, même si cela implique d’augmenter significativement les taux d’intérêt payés aux banques. Il a également suggéré de verser 2 000 dollars (soit 1 720,13 euros) à chaque Américain, un geste qui serait financé par les recettes des droits de douane qu’il est pourtant en train de raboter.

Le revirement de Donald Trump sur les droits de douane visant le café a été salué, vendredi, par l’association représentant la filière aux Etats-Unis (NCA), qui a estimé que cela « allégera la pression sur le coût de la vie pour les deux tiers des adultes américains qui consomment du café chaque jour ».

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