Les pelleteuses s’affairent au milieu d’un monceau de terre et de boue à Mawathura, dimanche 7 décembre, sous le regard des survivants. La course contre la montre se poursuit pour retrouver les corps des victimes de ce village situé à 800 mètres d’altitude dans les montagnes du centre du Sri Lanka. Les familles savent que le destin des disparus est scellé. Neuf jours après le passage du cyclone Ditwah, tout espoir de retrouver une personne vivante a disparu, mais l’attente est insupportable et le ciel menace de nouveau. Vingt-huit victimes ensevelies sous la masse de terre, de végétaux, de débris de maison et de carcasses de voiture, ont déjà été sorties.
La montagne splendide sculptée par les terrasses de thé, de poivre et d’épices, est totalement balafrée, exhibant ses flancs rouges, comme des cicatrices à vif. Un pan entier s’est effondré, à partir du sommet, sur plus de 2,5 kilomètres, dans la nuit du 27 au 28 novembre, anéantissant Mawathura et un autre village. Le glissement de terrain figure parmi les pires recensés dans l’île de l’océan Indien.
Il avait tellement plu dans la journée du 27 novembre que les villageois étaient sur le qui-vive, incapables de trouver le sommeil. La région a reçu plus de 300 mm de précipitations en vingt-quatre heures, un déluge sur des terres déjà détrempées par la mousson. Depuis la veille, les communications et le courant avaient été rompus.