Lille, 2008, deux jeunes sœurs, tenues de fêtes et paillettes sur les joues, dans une chambre d’enfant aux motifs floraux et aux couleurs vives. L’humeur est joyeuse, insouciante. Elles sautent sur le lit et s’époumonent à chanter Vivo per lei, tentant de recouvrir les voix d’Andrea Bocelli et d’Hélène Ségara, une brosse à cheveux et une paire de lunettes en guise de micros. La caméra s’accroche à leurs visages si expressifs, saisit la force de leur complicité dont rendent compte encore les scènes suivantes, plongées dans leur quotidien. Une image idyllique contre laquelle Louise, premier long-métrage signé Nicolas Keitel, va se construire à rebours, tel un paradis perdu. Et si le célèbre tube des années 1990, placé en ouverture, dit lui aussi la force du lien, il raconte déjà, en filigrane, le déchirement de l’absence, le manque de la perte. Comme autant de petites graines du drame à venir.

Car très vite, une soirée scelle le destin familial. Leur mère, Catherine (Cécile de France), rentre d’un dîner mondain avec son nouveau compagnon. Le ton monte au gré des reproches sur fond de crise de jalousie. La tension est palpable. Les deux filles, apeurées, se serrent l’une contre l’autre dans l’escalier. La mise en scène colle à leur regard. L’échange vif bascule vers la menace puis l’agression physique. Marion (Noémie Lemaitre Ekeloo), l’aînée, tente de s’interposer. Et finit par planter plusieurs coups de ciseaux dans le dos de l’assaillant avant de fuir chez son père (Paul Hamy), qui lui annonce avoir confirmation par la police du décès du compagnon.

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