Mohamed Amghar est né en 1956 à Paris, en pleine guerre d’Algérie. Son père, originaire de Kabylie, est arrivé en France dix ans plus tôt. Il décide de l’appeler Mohamed. « C’était un geste politique, une façon de revendiquer son identité et de marquer, à travers moi, son appartenance au monde musulman », explique le presque septuagénaire.
En 1964, deux ans après l’indépendance de l’Algérie, le père de Mohamed l’emmène en Kabylie voir sa grand-mère. A son retour à Paris, son institutrice de CE2 demande à ses élèves où ils sont partis durant les vacances. Ses camarades portent, pour la plupart, des « prénoms hexagonaux ». « Et toi, Mohamed, où es-tu parti en vacances ? », demande-t-elle. « En Algérie », répond l’élève de 8 ans. Elle lui colle une gifle. « Mais ce ne sont pas des vacances, ça, Mohamed ! »