Lundi 1er décembre, il a, comme souvent, surpris tout le monde. Au Palais des beaux-arts de Bruxelles, le premier ministre, Bart De Wever, est l’invité des Grandes Conférences catholiques. Devant un public essentiellement francophone, conservateur, attaché à la monarchie et à la fragile unité du pays, le dirigeant de l’Alliance néoflamande (N-VA), un parti nationaliste dont les statuts prônent l’instauration d’« une République flamande indépendante au sein d’une Union européenne démocratique », dit son respect pour la fonction royale et son attachement à son rôle de premier ministre fédéral. Il ajoute que, pour lui, « la Flandre n’est pas un but en soi ».
Vraie conviction ou stratégie du caméléon ? Le public est surpris, ravi, et applaudit chaleureusement celui qui lui faisait si peur naguère. Mais, au détour d’une réponse, c’est toute l’Europe que le dirigeant flamand va, cette fois, étonner. « Qui, dans cette salle, croit vraiment que la Russie va perdre en Ukraine ? C’est une fable, une illusion totale », déclare-t-il, ajoutant que cette défaite ne serait « pas souhaitable », car cela rendrait « instable » un pays doté de l’arme nucléaire.