Le Tchad sous la menace d’un débordement de la guerre au Darfour

Au Tchad, les crises du Soudan, et plus encore celles au Darfour qui lui est frontalier, ne relèvent pas tout à fait des affaires étrangères. Depuis la première guerre dans la province occidentale soudanaise, en 2003, N’Djamena doit gérer les afflux de réfugiés – plus de 1,2 million de Soudanais selon le Haut-Commissariat des Nations unies aux réfugiés, dont 100 000 arrivés depuis avril, sont installés au Tchad – mais est aussi un acteur du conflit, soutenant des groupes armés au gré de ses intérêts et de ses relations avec les protagonistes dans le pays voisin.

Parallèlement, le pouvoir à Khartoum est lui aussi un intervenant direct dans la politique tchadienne, parrain de la plupart des rébellions qui firent tomber le pouvoir – celle menée en 1990 par Idriss Déby – ou le menacèrent très sérieusement, comme en 2006 ou 2008.

Depuis la conquête, le 26 octobre, d’El-Fasher par les Forces de soutien rapide (FSR), dirigées par le général Mohammed Hamdan Daglo, dit « Hemetti », les massacres dans la capitale du Darfour du Nord et ses environs, filmés et publiés sur les réseaux sociaux par ce groupe paramilitaire, n’ont suscité aucune réaction officielle à N’Djamena.

Mais le risque d’un débordement du conflit de l’autre côté de la frontière, où sont installées les mêmes communautés préoccupe. Si les FSR, descendants directs des janjawids, recrutent leurs combattants essentiellement parmi les populations arabes du Darfour, bon nombre des victimes civiles à El-Fasher mais aussi une partie des groupes armés qui défendirent la capitale du Darfour du Nord – comme le Mouvement de libération du Soudan, du gouverneur du Darfour, Minni Arko Minnawi –, proviennent de la communauté Zaghawa.

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