Cette semaine, d’éternels retours… Céline Dion, que tous ses fans attendent depuis son dernier concert en mars 2020. Le Red Star, club populaire et mythique de Saint-Ouen, qui remonte en Ligue 2. Les conquistadors, fer de lance de la colonisation sanglante des Amériques. Diane von Fürstenberg, jet-setteuse sans peur mais pas sans malheur. L’extrême droite, battue dans les urnes en France, mais de plus en plus présente, et violente dans les stades de foot. Et ces accessoires et vêtements qui font l’étoffe des héros sportifs, contés avec humour par Julien Magalhaes.
La plongée crue dans l’intimité d’une star internationale de la chanson se dessine comme un nouveau genre du documentaire. Après l’embarrassant Joan Baez. I Am a Noise, séance thérapeutique à laquelle s’est prêtée la madone américaine du folk, voici Je suis : Céline Dion, mis en ligne sur Prime Video. La réalisatrice Irene Taylor ne lésine pas sur le voyeurisme pour illustrer le combat contre la maladie de la chanteuse québécoise, qui n’a plus goûté aux plaisirs de la scène depuis mars 2020. Le mal rare dont elle souffre, le syndrome de la personne raide (SPR), attaque son bien le plus précieux, sa voix. Rien n’est épargné au spectateur des souffrances de la quinquagénaire, filmée avec ses fils à son domicile de Las Vegas (Nevada) : ses crises de spasmes, sa posologie, ses larmes, jusqu’à une scène finale éprouvante – tremblements, raidissements et gémissements – avec le kiné.
Le calvaire ménage heureusement quelques moments légers. Telle la visite dans l’entrepôt stockant les effets personnels de la star, ou Céline Dion écoutant La Callas chanter l’air Ebben ? Ne andro lontana, de La Wally, l’opéra d’Alfredo Catalani, puis montrant le collier ayant appartenu à la diva que lui a offert son mari et imprésario René Angélil, mort en 2016.
La scène la plus intéressante la place face au micro pour les essais de voix de Love Again, une des cinq nouvelles chansons que la recluse a publiées en 2023 pour une comédie romantique où elle fait ses débuts à l’écran. Les aigus sont hors d’atteinte, le timbre est abîmé et l’enthousiasme de l’entourage ne parvient pas à la duper : « J’aime pas ça », maugrée-t-elle, en écoutant le résultat. Avant de se remettre au travail et de glisser la phrase que les fans attendaient : « Je n’arrêterai pas. » B. Lt