Dans la bande de Gaza, de nouveaux bombardements de l’armée israélienne tuent au moins 15 personnes

La défense civile de la bande de Gaza a annoncé, vendredi 4 juillet, la mort d’au moins 15 personnes dans des bombardements israéliens durant la nuit dans l’enclave palestinienne, où Israël a récemment étendu ses opérations militaires – près de vingt et un mois après le début de la guerre avec le Hamas. Pour la seule journée de jeudi, la défense civile avait annoncé que 76 personnes avaient été tuées par les opérations militaires israéliennes.

Selon un responsable de la défense civile, Mohammad Al-Mughayyir, sept personnes, parmi lesquelles un enfant, ont été tuées vendredi dans le bombardement par Israël de tentes qui abritaient des déplacés près de Khan Younès, dans le sud du territoire palestinien. Huit personnes sont mortes dans deux autres frappes sur des camps de déplacés, sur la côte près de cette ville, a-t-il ajouté, en précisant que deux enfants figuraient parmi les victimes.

L’armée israélienne, contactée par l’Agence France-Presse (AFP), a fait savoir qu’elle n’était pas capable de faire de déclaration en l’absence de coordonnées précises, mais a déclaré, comme à son habitude, « mener des opérations, afin de démanteler les capacités militaires du Hamas ». Compte tenu des restrictions imposées aux médias par Israël, qui assiège la bande de Gaza, et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les affirmations fournies par les secouristes.

Vendredi, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) a par ailleurs déclaré qu’il avait enregistré la mort de 613 Palestiniens à proximité de convois humanitaires et de points de distribution d’aide gérés par la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), depuis qu’elle a commencé ses opérations, à la fin du mois de mai. Ravina Shamdasani, porte-parole du HCDH, a déclaré que le bureau n’était toutefois pas en mesure d’attribuer la responsabilité de ces meurtres. Mais « il est clair que l’armée israélienne a bombardé et tiré sur des Palestiniens qui tentaient d’atteindre les points de distribution », a-t-elle ajouté.

De son côté, le Hamas a annoncé vendredi mener des consultations avec d’autres « factions palestiniennes » pour une proposition de trêve avec Israël dans la bande de Gaza, ce qui pourrait être le prélude à de nouvelles négociations.

Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a réaffirmé, mercredi, son intention d’éliminer le mouvement islamiste « jusqu’à la racine », à quelques jours d’une rencontre prévue lundi à Washington avec Donald Trump. Le Hamas avait annoncé, le même jour, étudier des « propositions » en vue d’un cessez-le-feu, après l’affirmation mardi de Donald Trump selon laquelle Israël était favorable à une trêve de soixante jours.

Interrogé vendredi par la presse pour savoir si le Hamas avait accepté ce qu’il a appelé une « proposition finale » pour un cessez-le-feu, le président américain a déclaré : « Nous verrons ce qui se passera, nous le saurons dans les prochaines 24 heures », rapporte Reuters. M. Trump a également dit qu’il s’était entretenu avec l’Arabie saoudite au sujet de l’élargissement des accords d’Abraham, l’accord de normalisation des relations que son administration avait négocié entre Israël et certains pays du Golfe au cours de son premier mandat.

Mercredi, le chef de la diplomatie israélienne, Gideon Saar, avait appelé à ne pas « manquer » une occasion de libérer les derniers otages. Pourtant, aucune piste tangible n’a encore émergé des tractations et l’horizon d’une fin des combats suscite des débats en Israël, des ministres d’extrême droite s’y opposant tant que le Hamas est toujours actif.

Une première trêve d’une semaine, en novembre 2023, puis une seconde de deux mois, en début d’année, négociées par l’intermédiaire du Qatar, des Etats-Unis et de l’Egypte, avaient permis le retour d’otages retenus dans le territoire palestinien et la libération de Palestiniens détenus par Israël. Faute d’accord sur la suite du cessez-le-feu, Israël avait repris le 18 mars son offensive.

La guerre à Gaza a été déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque sans précédent lancée par le Hamas sur Israël, qui a fait 1 219 morts du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP effectué à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 sont toujours otages, dont 27 ont été déclarées mortes par l’armée israélienne.

Au moins 57 130 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la campagne de représailles israéliennes dans la bande de Gaza, selon des données du ministère de la santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

Recomendar A Un Amigo
  • gplus
  • pinterest
Commentarios
No hay comentarios por el momento

Tu comentario