L’ambassadeur de France au Maroc en visite au Sahara occidental pour la première fois

L’ambassadeur de France au Maroc portant la daraa, l’ample vêtement traditionnel des hommes du Sahara occidental, alors qu’il est accueilli à Laâyoune par le maire de la principale ville de la région. Immortalisée mardi 12 novembre dans le bureau de l’édile, la scène résume à elle seule la mise en pratique du récent changement de pied de la France au Sahara occidental, acté le 30 juillet par le président Emmanuel Macron.

Dans une lettre adressée au roi du Maroc, le chef de l’Etat avait alors reconnu la souveraineté du royaume chérifien sur ce territoire désertique peuplé d’environ 600 000 habitants, objet d’un litige vieux d’un demi-siècle opposant Rabat aux indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l’Algérie.

Inconcevable avant ce courrier officiel, l’image d’un ambassadeur français au Sahara occidental a valeur de symbole. Les déplacements de diplomates français dans la zone n’étaient pas interdits, mais ils étaient réservés à des fonctions précises, en particulier celle de conseiller politique à l’ambassade, un poste impliqué au premier chef dans les échanges sur la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso). Ces visites se déroulaient, le plus souvent, dans la discrétion.

Rien de comparable avec la communication qui a entouré le voyage de l’ambassadeur, Christophe Lecourtier, nommé il y a deux ans par Emmanuel Macron, dont il est réputé proche. Etalée sur trois jours, du lundi 11 au mercredi 13 novembre, sa tournée diplomatique a été avisée à la presse par voie de communiqué, scrutée et abondamment commentée par les journaux marocains.

Il faut dire que le premier séjour officiel au Sahara occidental d’un ambassadeur français était attendu. Le ministre des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, en avait fait l’annonce le 29 octobre, au cours de la visite d’Etat au Maroc du président de la République, mais sans préciser de dates. Le patron du Quai d’Orsay avait toutefois dressé les contours du déplacement, assurant que « la France entend accroître sa présence consulaire et culturelle dans le Sahara marocain ». Selon nos informations, un bureau de l’Alliance française, dont les antennes ont vocation à compléter le dispositif des instituts français, devrait ouvrir prochainement à Laâyoune, le temps que soit constituée l’association chargée de sa gestion.

Autre projet confirmé, qui avait préalablement été dévoilé par Emmanuel Macron durant sa visite au Maroc fin octobre, les 484 élèves des deux établissements scolaires de Laâyoune et Dakhla, ouverts il y a plus de dix ans par la Mission laïque française, devraient passer sur place les prochains examens du brevet et du baccalauréat, « évitant de se déplacer à Agadir [à 640 km au nord de Laâyoune et à 1 100 km de Dakhla], comme c’était le cas précédemment », fait savoir l’association reconnue d’utilité publique.

Recomendar A Un Amigo
  • gplus
  • pinterest
Commentarios
No hay comentarios por el momento

Tu comentario