L’intelligence artificielle (IA) est omniprésente tant dans la vie professionnelle que dans nos activités privées. Il est donc paradoxal de constater que l’enseignement supérieur français ne se soit pas encore lancé dans une politique globale de formation des étudiants et des enseignants. L’étonnement est d’autant plus fort que l’enseignement secondaire, selon la ministre de l’éducation nationale, Elisabeth Borne, proposera des formations aux élèves comme aux enseignants dès la rentrée 2025.

Cette technologie est devenue inévitable pour l’enseignement aussi bien que pour la recherche, quelle que soit la discipline. Dans certaines universités, des groupes de travail mènent des discussions visant à déterminer l’éventualité de la rédaction d’une charte de bonnes pratiques dont le contenu ne fait pas toujours consensus.

L’heure devrait plutôt être à la mise en place d’une formation systématique à la connaissance des bases du fonctionnement de l’IA, à la rédaction des prompts (les requêtes) ou encore aux bonnes pratiques en matière de supervision des résultats fournis par l’IA. Cet enseignement doit être dispensé dès la première année et se poursuivre jusqu’à la fin du cursus.

Le potentiel de l’IA est gigantesque dans tous les domaines de connaissances : l’amélioration des diagnostics et la découverte de nouvelles molécules en médecine, l’aide à la décision pour les juges en matière juridique. Les capacités de modélisation et de prédiction de l’IA sont aussi des alliées de poids des géologues et géographes pour prévoir et comprendre les phénomènes climatiques. Historiens, psychologues ou philosophes peuvent aussi tirer un profit énorme de l’IA.

Ce constat devrait impliquer une réaction forte et rapide des universités. Leur rôle ne se cantonne plus à la formation d’informaticiens et de spécialistes de l’IA. Il s’agit dorénavant de former chaque étudiant à utiliser ces outils en toute connaissance de cause et avec un regard suffisamment critique pour utiliser ces technologies de façon optimale.