Une avalanche de poils. C’est l’impression qu’ont laissée les fashion weeks de l’automne-hiver 2025-2026 présentées en février et en mars 2025, en particulier celles de Milan et de Paris, où la fourrure (quasiment toujours fausse) était partout. Comparée à l’année précédente, la part de silhouettes contenant de la fourrure a bondi de 420 % sur l’ensemble des défilés de New York, Londres, Milan et Paris, a analysé le moteur de recherche Tagwalk : 57 % des collections parisiennes présentaient de la fourrure, et le chiffre grimpait même à 83 % pour la capitale lombarde (où près d’un look sur deux en comportait).
Du fait de leur multiplication, les tenues poilues n’étaient pas cette saison limitées à un registre. Le genre « femme fatale » était illustré par les manteaux longs portés à même la peau (Ludovic de Saint Sernin) ou sur des nuisettes en dentelle (Gucci). Le rendu était plus bourgeois chez Fendi, où les pelisses en dégradé de couleurs étaient associées à des jupes crayon. La fourrure s’est révélée un efficace exhausteur de style pour Simone Rocha, qui a imaginé des écharpes à longs poils, à mi-chemin entre le trophée de chasse et la peluche. De leur côté, Rabanne et Chloé ont misé sur des queues et des pompons pour infuser leur collection d’un parfum seventies. Chez Dolce & Gabbana, des parkas aux chaussures, en total look ou doublure, la fourrure est omniprésente et sert à rehausser une allure décontractée. Le message était clair : avec la fourrure, on peut tout faire.
Du côté des designers, la fourrure répond à des envies assez variées. « La collection racontait les débuts de l’humanité, il fallait la dimension sauvage de la peau de bête », explique Marco De Vincenzo chez Etro. Le Franco-Turc Burç Akyol voulait mettre en scène « un érotisme brutal ». Pour la Danoise Ditte Reffstrup de Ganni, il était plutôt question « de nostalgie, de la manière dont les textures et les textiles retiennent les souvenirs ». « On adore le volume de la fourrure, qui nous fait aussi penser à la montagne d’autrefois, quand les doudounes n’étaient pas la norme », expliquent les Suissesses Christa Bosch et Cosima Gadient, du label Ottolinger.