Obsession du détail et du marketing : la mode aime jouer sur les mots. Se haussant un peu du col, certains s’offusquent d’être qualifiés de « marque de mode », préférant parler de « maison ». C’est dire comme il est rafraîchissant d’entendre, un matin ensoleillé, Camille Miceli – pourtant ancienne communicante – s’exclamer, en parlant de Pucci, dont elle est depuis 2021 la directrice artistique : « Les imprimés des années 1970, c’est quand même ce qui fait l’intérêt de cette baraque ! »

Franc-parler, voix éraillée de bonne vivante, regard direct derrière des lunettes Vuitton : trente ans qu’elle navigue, sans filtre, dans un milieu qui gomme les aspérités à coups de litotes et de périphrases. Le 4 avril, dans une ancienne abbaye de Portofino, au sud-est de Gènes, donnant sur le golfe du Tigullio, Camille Miceli a fait défiler sa dernière collection pour Pucci.