C’est en versant un peu d’eau sur un comprimé de médicament posé sur son bureau, que Roxana Bazgoneh a eu l’idée de créer Onélogy, des cosmétiques lyophilisés. Chaque dose est présentée sous blister, comme un médicament, et se transforme en émulsion après y avoir ajouté quelques gouttes d’eau. Expatriée il y a une dizaine d’années à New York, après un master en direction artistique à Penninghen, la jeune femme y a fondé son studio de création spécialisé dans l’univers de la beauté, avant de tout lâcher pour imaginer son propre label. Elle concrétise son idée en 2024, en fondant Onélogy aux Etats-unis.
« Dans ma famille, je suis entourée de beaucoup de médecins et de scientifiques, j’ai aussi cette fibre-là. En créant Onélogy, j’ai réuni ma casquette de DA [directrice artistique] et mon goût pour la science », résume Roxana Bazgoneh. Côtoyer les marques et les grands groupes au quotidien – L’Oréal, Estée Lauder… – sans pouvoir intervenir dans le développement des produits, notamment sur leur durabilité, la frustre. « Je voulais innover tout en créant des produits capables de régler les problématiques de peau contre lesquelles je me battais depuis des années – de l’acné hormonale, combinée à de l’eczéma. »
Elle se penche sur les vertus des actifs, leur efficacité dans le temps. Elle remarque un manque de stabilité de ces ingrédients, qui nuit à la performance des produits. Très utilisée dans le secteur du médicament, la lyophilisation s’impose comme la solution. Cette technique, reposant sur l’extraction de l’eau d’un produit par sublimation, permettrait de garantir une action longue durée des ingrédients, sans avoir recours à des conservateurs. Ces formules courtes, avec peu d’ingrédients, permettent aux produits d’être mieux tolérés par les peaux sensibles, affirme Roxana Bazgoneh, qui a réussi à convaincre en octobre 2021 un laboratoire pharmaceutique du sud de la France de les produire. Le procédé, breveté en février 2024, consiste à formuler une émulsion, avant de la congeler, puis la déshydrater.
Onélogy compte aujourd’hui cinq sérums, parmi lesquels Niacinamide 2 %, HPR Retinoid 0.3 % et Peptides-Cu 0.6 %, dont le conditionnement en aluminium est totalement recyclable. « Je prends conseil auprès de l’un des plus gros recycleurs de France. Ce sont des produits bien plus écologiques que les petits tubes et flacons de voyage qui ne se recyclent pas », insiste la jeune femme. Contenant chacune 32 comprimés à usage unique, les boîtes se vendent à 40 euros l’unité. Des abonnements mensuels à 32 euros sont possibles.
C’est l’aspect nomade de ces sérums qui séduit avant tout les consommateurs aux Etats-Unis, où la marque a été lancée en 2024, notamment à New York, dans le nouveau grand magasin de luxe Le Printemps, ouvert en mars.
