Onze ans après le concert mémorable des Bristoliens Portishead, sa discrète chanteuse Beth Gibbons revient seule à l’affiche du théâtre millénaire gallo-romain de Lugdunum. C’est dans ce cadre historique privilégié que se déroule, du 2 juin au 26 juillet, la 79e édition des Nuits de Fourvière, à Lyon. Une programmation comme toujours éclectique où se succèdent concerts, pièces de théâtre, danse, cabaret, cirque… Ainsi, entre les vétérans du rap californien Cypress Hill qui s’y produisant la veille, puis le lendemain la machine à danser post-punk Franz Ferdinand, la psyché folk de Beth Gibbons ouvrait ce lundi 30 juin au soir une séquence plus intimiste, avec un temps pluvieux providentiel en dépit du mercure très rouge atteint durant l’après-midi sur le site.
Deux jours auparavant, la toute juste sexagénaire défendait outre-Manche son premier album en solitaire, Lives Outgrown (Domino Records), dans le cadre moins approprié du très populaire festival de Glastonbury. On imagine mal l’interprète de Glory Box, réputée timide, chanter le deuil et le ravage du temps devant une prairie du Somerset bondée de festivaliers. Etrange parenthèse, alors que ses deux seules dates en France cet été privilégient des lieux plus resserrés, à l’image de la Philharmonie de Paris où elle doit se produire mardi 1er juillet, dans le cadre du festival Days Off (complet). Ce soir, 3 600 spectateurs ont investi le vieil amphithéâtre, pour une jauge habituellement maximale de 4 200.