Avec cette chaleur, profitez de la (relative) fraîcheur nocturne pour découvrir la voûte céleste et repérer, même en milieu urbain, les étoiles et les planètes les plus brillantes. Trouvez un petit coin de parc ou un jardin public où vous pourrez vous éloigner des lampadaires et de leur lumière artificielle envahissante et voguez sur l’océan nocturne ! Si vous êtes sous un ciel épargné par la pollution lumineuse, vous pourrez également admirer la trace luminescente de la Voie lactée une fois la nuit bien installée et votre vue accoutumée à l’obscurité ; il vous faudra, bien sûr, choisir une nuit ou un moment de nuit sans Lune, ce qui sera bien plus facile après la mi-juillet.
Le jeudi 3 juillet au crépuscule, une heure et demie après le coucher du Soleil, la Lune au lendemain de son premier quartier sera visible à un degré de Spica, la belle étoile principale de la constellation de la Vierge – le bout de votre petit doigt bras tendu couvre à peu près un degré sur le ciel. Ce couple d’un soir est visible à une vingtaine de degrés de hauteur au-dessus de l’horizon sud-ouest et il se couche en milieu de nuit. Les observateurs du ciel attentifs savent que quatre jours après son passage près de Spica, la Lune est toujours visible dans le voisinage d’Antarès du Scorpion, cette superbe étoile au vif éclat orangé. Séléné sera donc toute proche d’Antarès – moins de deux degrés – le lundi 7 juillet, et ces deux astres seront déjà repérables au sud à peine plus d’une heure après le départ du Soleil.
Du mardi 8 au vendredi 11 juillet à l’orée de l’aube, près de deux heures avant le lever du Soleil, vous pourrez suivre le passage de Vénus entre les amas d’étoiles des Hyades et des Pléiades dans le Taureau ; l’éclat de cette planète est tel que vous n’aurez même pas besoin de la Lune pour l’identifier sans ambiguïté. La scène se déroulera juste au-dessus de l’horizon est-nord-est et, en ville, vous aurez sûrement besoin de jumelles pour distinguer les étoiles des Hyades car elles scintilleront au ras de l’horizon et seront probablement partiellement gommées par la pollution lumineuse et la brume de chaleur. Situées à une dizaine de degrés de hauteur au-dessus de Vénus, les Pléiades seront bien plus faciles à trouver à l’œil nu en ville : cet amas stellaire ressemble à une version miniature de la Petite Ourse.
Le mercredi 16 juillet à l’aube, deux heures avant le lever du Soleil, la Lune gibbeuse décroissante et Saturne seront installées à une quarantaine de degrés de hauteur au-dessus de l’horizon sud-est et leur écart apparent sera inférieur à quatre degrés. Saturne n’est pas la planète la plus brillante du Système solaire, mais c’est assurément la plus belle à observer dans un instrument d’amateur. Le disque de cette géante gazeuse mesure 120 000 kilomètres de diamètre à l’équateur et il est entouré d’un système d’anneaux de plus de 275 000 kilomètres d’envergure. Essentiellement constitués de particules et de petits blocs de glace salis par des poussières météoritiques, ces anneaux sont très peu épais, quelques kilomètres sans doute, et lorsque la Terre passe dans leur plan, comme cela s’est produit le 23 mars 2025, ils disparaissent complètement durant plusieurs semaines. Nous voyons à présent la « face » sud des anneaux, mais ils ne sont encore que très peu inclinés par rapport à notre ligne de vision – moins de quatre degrés – si bien qu’ils apparaissent presque comme un trait épais qui déborderait de chaque côté du disque de Saturne dans les petits instruments avec un grossissement d’une trentaine de fois. Profitez des nombreuses soirées d’observation organisées l’été pour les admirer dans un gros télescope ; les soirées sont recensées sur le site de l’Association française d’astronomie.
Du dimanche 20 au mardi 22 juillet, je vous invite de nouveau à apprécier la quiétude de l’aube. Deux heures avant le bond du disque solaire éblouissant au-dessus de l’horizon est-nord-est, dégustez la belle lumière cendrée qui baignera généreusement la face lunaire alors que le croissant s’amincira de jour en jour. Le dimanche 20 juillet, l’amas des Pléiades brillera à moins de cinq degrés sur la gauche de l’arc lunaire. Le lendemain matin, le lundi 21 juillet, la Lune surplombera pratiquement Vénus et se tiendra à l’aplomb d’Aldébaran par rapport à l’écliptique ; au tout début de l’aube, l’amas des Hyades sera visible à l’œil nu ou aux jumelles autour de l’étoile principale du Taureau. Le mardi 22 juillet, loin sur la gauche de Vénus, une fine lame d’argent sera collée au globe lunaire joliment révélé par la lumière cendrée.
Le mercredi 23 juillet, un croissant lunaire aussi mince que magnifique vous indiquera la bonne direction pour chercher l’éclat de Jupiter qui fait son retour en juillet dans le ciel de l’aube ; une quarantaine d’heures avant la Nouvelle Lune, ce croissant lunaire sera encore parfaitement visible à l’œil nu. L’élongation solaire de Jupiter – son écart angulaire avec le Soleil – va augmenter chaque matin cet été et le repérage de cette planète sera donc de plus en plus facile. Pensez à regarder vers Vénus qui brillera alors à une vingtaine de degrés de la flammèche jovienne : ces deux planètes glisseront (en apparence) l’une vers l’autre dans les semaines qui viennent et elles se croiseront à moins d’un degré d’écart le 12 août.
Le lundi 28 juillet, deux jours après avoir frôlé Régulus du Lion lors d’une conjonction très délicate à observer au ras de l’horizon ouest-nord-ouest à peine une heure après le coucher du Soleil, la Lune passera juste en dessous de Mars. Une heure et demie après le départ du disque solaire, alors que le croissant ne sera plus qu’à une paire de degrés de hauteur au-dessus de l’horizon ouest – soit à peu près l’épaisseur de votre pouce bras tendu –, vous pourrez tenter de distinguer Mars à deux degrés de son limbe septentrional. Cette planète n’est pas très brillante actuellement (magnitude 1,6) et elle sera donc difficile à trouver à l’œil nu si l’atmosphère n’est pas limpide, mais cela ne devrait pas poser de problème avec des jumelles : en plaçant le croissant et sa belle lumière cendrée dans la partie basse du champ, le timide éclat martien devrait apparaître pratiquement au centre.
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Chaque mois, je vous propose de découvrir mes images du ciel dans ma Lettre du Guide du Ciel.
Phases de la Lune en juillet
La Lune est au premier quartier le 2 dans la Vierge, pleine le 10 dans le Sagittaire, au dernier quartier le 18 dans les Poissons et nouvelle le 24 dans le Cancer.
Le ciel en juillet
La nuit noire tarde à venir en juillet et le début des observations célestes est repoussé autour de minuit. À ce moment-là, si la Lune éblouissante est absente, il est possible de découvrir la Voie lactée dans les sites éloignés des lumières artificielles. Elle domine le côté est du bol nocturne, avec la constellation de Persée au ras de l’horizon nord-nord-est, celle du Scorpion au sud-sud-ouest et le Triangle d’été pratiquement suspendu au zénith par son étoile Véga. Notez que les figures printanières sont encore présentes en début de nuit, avec le grand losange de l’astérisme du Diamant, qui assemble les étoiles Cor Caroli, Arcturus, Spica et Denebola, couché sur l’horizon ouest. Notre galaxie a la forme approximative d’une galette tournant sur elle-même et son axe de rotation pointe vers la Chevelure de Bérénice, au beau milieu du Diamant. Avec un peu d’imagination, vous pouvez « voir » la lente giration de la Voie lactée se matérialiser dans le ciel. Le grand carré de Pégase s’élève de plus en plus tôt au-dessus de l’horizon est et il entraîne l’arc d’Andromède, qui vous ramène jusqu’à Persée si vous le prolongez. L’été, dans l’hémisphère Nord, l’écliptique est rabattu vers l’horizon sud et les constellations zodiacales (dont les noms sont colorés en orange sur les cartes) sont confinées dans la bande la plus turbulente et polluée de la voûte nocturne.
Carte du ciel visible en juillet 2025 vers la fin du crépuscule à la latitude de la France métropolitaine. Les cartes de ce billet peuvent être utilisées en Europe et dans le monde à l’intérieur d’une bande s’étendant de 38° à 52° de latitude nord. Si vous êtes à plus de 45° nord, l’étoile Polaire sera plus haute dans votre ciel et, le soir, Antarès du Scorpion sera d’autant plus proche de l’horizon sud-ouest. Si vous êtes à moins de 45° nord, l’étoile Polaire sera plus proche de l’horizon nord et Antarès sera plus éloignée de l’horizon sud-ouest.
Cette carte montre le ciel visible en juillet 2025 à l’orée de l’aube à la latitude de la France métropolitaine. Attention, les cartes du ciel ne sont pas à l’envers ! Elles représentent simplement les astres qui sont situés au-dessus de nos têtes. Si vous vous allongiez avec la tête vers le nord et les pieds vers le sud, l’est serait bien à votre gauche et l’ouest à votre droite. Utilisez ces cartes en les imprimant et en les faisant tourner de telle sorte que le nom de la direction dans laquelle vous observez soit écrit à l’endroit. Les constellations et les étoiles que vous retrouverez dans la portion du ciel qui vous fait face sont toutes celles dont le nom est lisible sans trop pencher la tête. Les noms des constellations et de leurs principales étoiles sont indiqués, ainsi que le tracé des constellations les plus importantes ; ce tracé est parfois incomplet lorsque la figure est en partie cachée sous l’horizon. Le ciel est très vaste et les constellations qui semblent petites sur les cartes sont, en fait, très grandes : votre main ouverte et bras tendu cache ainsi à peine l’ensemble du Chariot de la Grande Ourse.
La 31e édition de mon Guide du Ciel annuel est disponible dans votre librairie habituelle.
Si vous lisez mes billets depuis quelques années, vous avez probablement déjà remarqué ici et là les illustrations très pédagogiques de Sylvain Rivaud, notamment à l’occasion des éclipses de Soleil. Cet auteur-illustrateur de bandes dessinées, qui est également astronome amateur, vient de publier avec la complicité d’Emmanuel Beaudoin – enseignant-chercheur à l’université Paris-Saclay, astronome amateur et auteur de nombreux ouvrages sur l’observation des astres – la BD Astronomix (Dunod Graphic, 144 pages). Avec une histoire simple mais sympathique et des explications aussi limpides que rigoureuses, il s’agit d’une belle réussite qui vous donnera l’envie de sortir pour découvrir le ciel, contempler le ballet de la Lune et des planètes, remonter le cours de la Voie lactée ou guetter les étoiles filantes : à glisser dans votre sac cet été !