L’un affiche sa détermination, l’autre réaffirme son opposition. « Il y a une majorité pour la proportionnelle à l’Assemblée nationale », a assuré le premier ministre, François Bayrou, dimanche 29 juin, dans l’émission « Le Grand Jury » de RTL-Public Sénat-Le Figaro. Quelques heures plus tard, le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, lui répondait sur BFM-TV en citant un lointain prédécesseur. « Le ministre de l’intérieur Georges Mandel [1885-1944], qui a été tué par les nazis durant la seconde guerre mondiale, disait de la proportionnelle que c’était “le seul moyen pour un battu d’être élu”. Donc c’est hors de question pour nous. »
Et si Mandel a, en réalité, été assassiné par la Milice française le 7 juillet 1944, convoquer cette figure d’autorité pour la droite montre toute l’importance du sujet pour le nouveau président du parti Les Républicains (LR). Alors autant donner des gages d’intransigeance. Pendant la campagne interne, Laurent Wauquiez a bien cherché la faille de ce côté chez un rival supposé contraint par la solidarité gouvernementale. « Ce que je demande donc, c’est que Bruno Retailleau, dont c’est la compétence, s’oppose à cette volonté de François Bayrou », lançait le patron des députés LR, le 27 avril, sur BFM-TV.