Après vingt et un mois de guerre dans la bande de Gaza, le Hamas, qui est acculé par Israël et dont le commandement militaire a été décapité, n’est plus que l’ombre de lui-même. Le mouvement islamo-nationaliste, fondé en 1987, responsable de la mort de 1 200 Israéliens et de la capture de 251 otages, lors de l’attaque terroriste du 7 octobre 2023, lutte aujourd’hui pour sa survie. Un résultat obtenu au prix de la destruction d’une très grande partie de l’enclave et de la mort de plus de 56 000 Palestiniens, en majorité civils. Le Hamas n’est cependant pas éradiqué, comme l’avait juré le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et ses dirigeants refusent de capituler. Alors que les négociations pour un nouveau cessez-le-feu ont repris, le Hamas campe sur ses exigences : la fin de la guerre et le retrait israélien de la totalité de la bande de Gaza.
« Après la guerre en Iran, Israël a l’occasion de déclarer victoire, mais cette guerre ne change pas la donne pour le Hamas. Ses calculs ont déjà drastiquement changé en deux ans de guerre. Il a été affaibli par la destruction de la bande de Gaza, la décapitation de sa direction et l’effondrement de l’“axe de la résistance” emmené par l’Iran », estime Amjad Iraqi, expert au sein de l’International Crisis Group (ICG). L’enjeu n’est plus, pour le Hamas, de reconstituer les Brigades Ezzedine Al-Qassam, le bras armé qu’il a bâti avec le soutien financier et militaire de l’Iran, mais de se ménager un horizon politique.