Emmanuel Macron en personne a vendu la mèche, mardi 13 mai, lors de son long entretien accordé à TF1. « Je vous annonce que, pour la première fois, la Grande Boucle, notre Tour chéri, (…) finira sur ce même parcours », s’est enthousiasmé le président de la République, devant un cliché des milliers de personnes réunies dans la rue Lepic (18? arrondissement) lors de la course en ligne des Jeux olympiques (JO) de Paris, le 3 août 2024.
Au lendemain de cette annonce du chef de l’Etat, les organisateurs du Tour de France ont confirmé que le parcours de l’édition 2025 (du 5 au 27 juillet) passera bel et bien par la butte Montmartre, lors de la 21? et ultime étape. Celle-ci s’achèvera ensuite sur les Champs-Elysées, comme chaque année depuis 1975 – à l’exception de 2024, Jeux olympiques obligent.
L’idée était dans les cartons depuis de longs mois, pour tenter de revitaliser cette ultime journée de course protocolaire. « Pour fêter le cinquantième anniversaire de la première arrivée finale sur les Champs-Elysées, un an après le succès et les frissons de la foule sur la course olympique de Paris 2024, le peloton fera son retour dans la capitale sur un parcours passant par la butte Montmartre », écrit Amaury Sport Organisation (ASO), société organisatrice du Tour, dans son communiqué.
L’ajout de ce passage par la butte Montmartre et la rue Lepic – que les coureurs avaient grimpées à trois reprises lors des JO – ne fait pourtant pas consensus chez les coureurs. Vainqueur de la médaille d’or olympique au terme de l’épreuve de course en ligne, Remco Evenepoel lui-même s’y opposait, fin avril : « Ça ne me plaît pas. Laissez l’étape comme elle est, ne la rendez pas plus compliquée. Si ASO abandonnait cette idée, ce serait parfait. C’est mieux sans Montmartre qu’avec. »
Le coureur belge arguait notamment du fait qu’après vingt étapes les coureurs seront « suffisamment fatigués » pour ne pas ajouter « un stress supplémentaire inutile à [son] sens ». Les sprinteurs, qui ont pour habitude de viser chaque année une victoire de prestige sur les Champs-Elysées, pourraient également voir d’un mauvais œil l’ajout de la côte de la butte Montmartre, de peur d’être distancés dans celle-ci. Le classement général, généralement fixé dès la 20? étape, pourrait aussi être chamboulé par ce parcours et de potentiels faits de course.
Les organisateurs ont finalement choisi la liesse populaire. En octobre, lors d’un entretien accordé à l’Agence France-Presse, Christian Prudhomme espérait profiter de celle-ci sur le Tour de France, dont il est le directeur : « On a vu la force du cyclisme sur route. C’était merveilleusement et formidablement populaire. Les Jeux olympiques ont permis de faire des choses qui semblaient impossibles. Si ça pouvait permettre de faire des choses avec une autre épreuve, magnifique mais annuelle, je n’en serais pas marri. »
L’ajout de la butte Montmartre au parcours de la dernière étape, le 27 juillet, sera également un défi sécuritaire nouveau pour les autorités. « La ville de Paris, la préfecture de police et les organisateurs du Tour de France se mobilisent pour cet événement unique », précise ASO dans son communiqué. Une conférence de presse organisée par la société qui gère la Grande Boucle aura lieu mercredi 21 mai et permettra de préciser les contours de cette dernière étape revisitée.