Itinéraire de Baptiste C., néonazi (presque) repenti

Nous sommes au début du mois de février. La foule fait la queue pour assister au procès de l’affaire libyenne de Nicolas Sarkozy, au deuxième étage du tribunal des Batignolles, à Paris. Dans la salle en face, presque vide, se joue le sort de huit inconnus. Il s’agit de la 16e?chambre du tribunal correctionnel de Paris, chargée de juger les infractions terroristes passibles de moins de dix ans de prison. Chef d’accusation : « association de malfaiteurs terroriste » (AMT), pour avoir projeté d’attaquer des loges maçonniques dans l’est de la France.

Sur les huit prévenus, l’un est jugé en son absence, trop vieux et malade pour se déplacer. Deux autres, un homme et une femme, ont un âge déjà avancé et offrent l’apparence de paisibles retraités. Et cinq jeunes hommes assis sur les bancs ressemblent à des caricatures de militants d’extrême droite : crânes rasés ou cheveux très courts, certains dissimulent tant bien que mal des tatouages inquiétants sous les manches de leur veste et leur col relevé. Ceux-là sont des néonazis du groupuscule Honneur et nation, qui a connu une brève existence au tournant des années 2020. Ils sont la principale attraction.

Comme souvent dans les procès d’ultradroite, on ressort de l’audience frustré par les propos décousus, les borborygmes et les onomatopées tenant lieu de réponses aux questions de la présidente. La plupart des prévenus ne se souviennent plus de leurs propos, tous plus ignobles les uns que les autres, assurent que le projet d’attentat n’était pas sérieux, qu’ils se sont laissé entraîner par le groupe, que c’était de la provocation gratuite. Tous minimisent, sauf un.

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