Des milliers de fidèles du régime iranien ont défilé sur l’avenue Enghelab, dans le centre de Téhéran, samedi 28 juin, derrière les cercueils de victimes des frappes israéliennes qui ont décimé l’appareil sécuritaire du pays. La République islamique offrait, ce jour-là, des funérailles nationales à ses hauts gradés et à plusieurs scientifiques nucléaires tués durant les premiers bombardements, une vague d’assassinats inédite dans l’histoire.
L’amiral Ali Shamkhani, donné pour mort au premier jour de la guerre, puis pour amputé, est réapparu pour l’occasion, blessé, mais dressé sur ses deux jambes, appuyé sur une canne. Les dépouilles des scientifiques ont été déposées dans un mausolée chiite du quartier déshérité de Rey, où reposent des dignitaires du régime et des artistes.
Israël suivait les moindres gestes de ces hommes depuis deux décennies. L’Etat hébreu avait déjà tenté d’assassiner l’un d’eux, Fereydoun Abbassi, en 2010. Ce physicien, idéologue zélé, aussi pieux que travailleur, avait sauté hors de sa voiture avec son épouse juste avant que n’explose une bombe posée vraisemblablement par des agents israéliens. C’était la première vague d’assassinats de scientifiques iraniens attribués à l’Etat hébreu.