L’heure est à la confusion. « Moi, je n’ai pas tout compris, je dois l’avouer », murmure Clothilde Fouque, 17 ans, à peine sortie de la conférence de présentation de l’école Hautes Etudes internationales et politiques (HEIP). Ce soir de juin, la cour du campus parisien de cette école privée de sciences politiques résonne des questions d’une vingtaine d’étudiants, de lycéens et de parents. Bachelor ou licence ? Master, mastère, master of science ? « Il y a des écoles reconnues, pas reconnues, avec le label machin, le label truc… là, ça manquait de transparence », déplore Laurent Fouque, le père de Clothilde, qui accompagne la lycéenne en classe de 1re au lycée parisien Charles-Péguy à plusieurs portes ouvertes d’établissements, afin de « se renseigner » pour l’année 2025-2026.
« Plein d’étudiants préfèrent viser des titres RNCP, parce que ça atteste d’un niveau de compétence professionnelle », déclare une enseignante de HEIP dans la cour. Elle fait référence à l’inscription au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP), une certification délivrée par le ministère du travail, de leurs deux « masters of science » (MSc). Ces diplômes ne sont pas reconnus par le ministère de l’enseignement supérieur, à la différence des licences et masters du public. Plus loin, une étudiante « ambassadrice » de l’école soutient qu’« un bachelor, c’est comme une licence, mais dans le privé ». Or le bachelor de HEIP consiste en un « certificat d’établissement », sans contrôle par les pouvoirs publics.