Pour sa 11? édition, le Festival du Monde se projette vers l’avenir

Comment lire le monde qui vient ? La question s’est rarement posée avec autant d’acuité que ces derniers temps. Décomposition de l’ordre mondial hérité de l’après-guerre, montée de l’autoritarisme, péril climatique, contraction de la biodiversité, vertige technoscientifique mais aussi éthique face aux progrès de l’intelligence artificielle ou de la génétique, regain du masculinisme en réaction aux avancées de la condition des femmes… Aucun domaine ne semble échapper à ce grand chambardement.

De jeudi 18 à dimanche 21 septembre, au siège du journal, à Paris, la 11e édition du Festival du Monde vous propose d’en débattre avec le souci, pour tous les sujets, de mettre en lumière celles et ceux qui imaginent des pistes pour réenchanter cet avenir dans lequel nous peinons tant à nous projeter. Nous vous attendons nombreux pour converser avec nos journalistes et leurs invités, découvrir la rédaction du Monde, vous initier à la réalisation d’un média, participer aux soirées quiz, mais aussi danser, manger, découvrir de nouveaux talents…

L’auditorium du Monde va accueillir des rencontres et des débats portant sur les grands sujets d’actualité de ces derniers mois pour mieux se projeter vers l’avenir. Il y sera question de santé mentale avec le journaliste Nicolas Demorand et le rappeur Gringe, de gastronomie avec les chefs cuisiniers Olivier Roellinger et Eugénie Béziat, d’avenir du train avec Jean-Pierre Farandou, le président de la SNCF, d’intelligence artificielle et d’éthique, ou encore de la manière dont nous habiterons le monde en 2050.

Nous reviendrons sur les leçons du procès des viols de Mazan avec des avocats qui y ont participé, et nous réfléchirons à la meilleure façon de mettre un terme aux conflits en cours (« Faire la paix », en guise de prolongement d’une série d’articles parus dans Le Monde pendant l’été 2024) ainsi qu’au rôle des citoyens dans l’indépendance des médias, à l’occasion du quarantième anniversaire de la Société des lecteurs du Monde.

La soirée de clôture, en particulier, s’annonce passionnante, avec la projection du documentaire Zelensky, suivie d’un débat animé par Ariane Chemin, coautrice du film et journaliste au Monde, et intitulé « Séries et politique : quand la réalité dépasse la fiction ».

Au Monde, 550 journalistes couvrent quotidiennement l’actualité. Pour expliquer leur travail et raconter les coulisses du journal, chaque service viendra discuter avec les festivaliers. Comment le journal est-il créé ? Comment informer les lecteurs vingt-quatre heures sur vingt-quatre ? Comment parler du climat sans les déprimer ? Comment obtenir des informations auprès des responsables politiques ? Comment couvrir des conflits ? Comment intéresser et informer les plus jeunes ? Comment éviter les fautes dans les articles ? Toutes les questions seront permises pendant ces rencontres ouvertes à tous.

Les journalistes du Monde vous proposent aussi de les suivre dans des parcours thématiques afin de découvrir le quartier. Cela commencera par un plongeon dans la Seine pour les plus téméraires et par une promenade au cœur du quartier asiatique parisien pour les gourmands. Le Jardin des plantes sera au centre d’un parcours botanique, mais il sera également possible d’explorer l’histoire passée et actuelle de la rue Buffon juste à côté. L’Institut français de la mode ouvrira ses portes aux festivaliers, tout comme la Maison de l’animal de la Ville de Paris. Enfin, nous partirons en quête de frais en découvrant les aménagements urbains anticanicule du 13e arrondissement et en déambulant aux abords du port de l’Arsenal.

Inauguré il y a cinq ans, le siège du Groupe Le Monde, conçu par l’agence Snohetta, s’est imposé comme la signature architecturale qui marque l’entrée dans le quartier Paris Rive gauche. Il ne se visite qu’une fois par an : en ce week-end de festival et de Journées du patrimoine. En petits groupes, guidés par des journalistes de la maison, un représentant de la direction ou, exceptionnellement, dimanche 21 septembre, par Kjetil Trædal Thorsen, le fondateur de l’agence Snohetta, vous ferez halte dans plusieurs lieux emblématiques du quotidien : les bureaux, la salle de la conférence de rédaction, la terrasse et, en point d’orgue, devant le bureau d’Hubert Beuve-Méry, fondateur du journal en 1944.

Vendredi et samedi soir, la troupe d’artistes Nuit Orange vous entraîne dans une visite nocturne théâtralisée du Monde. Un spectacle immersif et détonnant retraçant l’histoire du journal, pour faire parler les murs et bruisser les couloirs. Enfin, pour découvrir la genèse de la construction de l’immeuble, une exposition – en partenariat avec l’agence Snohetta – sera proposée dans l’une des piles du journal.

L’édition 2025 du festival voit le retour de deux grandes soirées interactives, dont le format a été inauguré en 2024 : le grand quiz du Monde. Le principe : parcourir notre histoire autour d’une série de questions intrigantes, amusantes, édifiantes… Pour y répondre, le public affrontera (amicalement) un plateau de trois personnalités d’horizons variés, parmi lesquelles, cette année, la journaliste Salomé Saqué, le haut-commissaire au plan et ex-ministre Clément Beaune, l’astrophysicienne Kumiko Kotera, la prospectiviste Cécile Wendling et le rédacteur en chef de la revue de prospective Futuribles, Hugues de Jouvenel.

Les réponses feront l’objet de témoignages et de discussions entre ces personnalités et des figures de l’histoire du journal. Avec, dans le rôle d’arbitre et de grand témoin, Jérôme Fenoglio, directeur du Monde.

La programmation de l’édition 2025 du festival étant tournée vers le futur, le quiz explorera la façon dont Le Monde, depuis plus de quatre-vingts ans, tente de dessiner l’avenir. Quels événements internationaux avons-nous prédits (ou pas) ? De quels artistes avons-nous pressenti l’œuvre à venir (ou pas) ? Quels mouvements sociaux, économiques ou politiques avons-nous décelés (ou pas) ? Venez jouer avec nous !

Le parvis de notre immeuble-pont est le cœur vibrant du festival, la « place de village » sur laquelle les festivaliers se retrouvent. Des personnalités du monde de la culture et des médias viendront s’y entretenir avec la rédaction et les festivaliers, du metteur en scène Thomas Jolly à la réalisatrice Julia Ducournau, en passant par le vidéaste et youtubeur Gaspard G ou le biologiste Marc-André Selosse.

La scène circulaire du festival verra également défiler artistes et concerts. La programmation musicale commencera par le groupe Astéréotypie, qui réunit des journalistes du Papotin et des musiciens de Moriarty. Le rap sera aussi au menu, avec trois talents aux plumes acérées : Cielbleu, La Valentina et Felhur × Andro. Samedi soir, La Nouvelle Seine, petite salle située sur une péniche, programmera un plateau exclusif de cinq humoristes – Audrey Vernon, Donel Jack’sman, Adele Barbers, Umut Köker et Louis Cattelat – pour un comedy club inédit.

Les habitués du festival le savent : sous l’éclairage magique de l’arche, le parvis peut se transformer en piste de danse. Ce sera le cas le vendredi aux sons de Club 2050, un DJ set électrisant, et le dimanche avec le Jacks’&’Jills Swing Band et le Social Swing Système, le bal swing qui revient nous initier aux joies du charleston et du lindy hop.

Au fait, que mange-t-on ? Cette année, le Festival du Monde fait le choix d’une offre de street food 100 % végétarienne. De quoi réduire sensiblement l’empreinte carbone de l’événement, mais surtout montrer aux festivaliers que l’on peut se régaler avec du végé : pizzas napolitaines de haut vol, bowls fusion, falafels de compétition, pitas grecques au halloumi…

Le Festival du Monde est aussi partenaire des Olio Nuovo Days, mouvement culturel qui promeut l’huile d’olive de qualité. Vendredi 19 septembre, c’est dans les locaux du Monde qu’un jury de chefs et de personnalités récompensera la meilleure huile d’olive de l’hémisphère Sud. Pour que les festivaliers puissent goûter ces huiles quasi introuvables en France, Emmanuelle Dechelette, sommelière en huile d’olive et présidente des Olio Nuovo Days, proposera master class et dégustations en accès libre sur le parvis.

Le Festival du Monde s’adresse (aussi) au jeune public : enfants, adolescents, jeunes adultes… Plusieurs formats sont à découvrir : les plus petits pourront dessiner leur ville idéale avec les cartographes du Monde, découvrir le lien entre l’homme et l’animal à travers puzzles et jeux sonores. Les 13-19 ans deviendront apprentis journalistes pour créer un e-magazine sur le festival avec l’équipe de Phosphore, s’initieront à la vidéo verticale ou à la photo et apprendront à débusquer les fake news.

Sur le parvis, tout au long du week-end, la programmation culturelle prendra un coup de jeune. Et tous les formats payants du festival (débats, soirées quiz ainsi que certains ateliers) seront accessibles cette année au tarif de 5 euros pour les moins de 26 ans.

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