Au procès de la rue d’Aubagne, « les grands oubliés de l’instruction » condamnés plus sévèrement

Le jugement de la rue d’Aubagne, rendu lundi 7 juillet, était attendu tout autant pour la sanction des responsabilités dans l’effondrement, le 5 novembre 2018, de deux immeubles dans le cœur historique de Marseille – faisant huit morts – que pour sa valeur emblématique dans la lutte contre l’habitat indigne engagée dans la seconde ville de France. Le tribunal correctionnel de Marseille n’a pas vraiment fait le choix de la sévérité à laquelle l’invitait le parquet, en décembre 2024.

Dans un renversement de l’échelle des responsabilités, les fautes les plus graves échoient aux derniers venus dans ce dossier. Jamais mis en cause au cours des cinq ans d’instruction, simplement entendus comme témoins, des propriétaires de l’immeuble du 65 rue d’Aubagne, où sont mortes les huit victimes, sont beaucoup plus stigmatisés par les juges que les responsables institutionnels. Adjoint au maire chargé de la sécurité civile, expert judiciaire en matière d’immeubles en péril, cabinet de syndic… avaient été, eux, mis en examen et renvoyés devant le tribunal par les juges d’instruction.

Ce choix inédit qu’avaient fait certains avocats des parties civiles de citer directement douze prévenus supplémentaires devant le tribunal est donc payant. « Les culpabilités que nous avions senties dès le début ont été validées », s’est félicité Brice Grazzini, avocat d’une trentaine de parties civiles.

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