La première des 26 préconisations du rapport de la commission d’enquête du Sénat sur les aides publiques aux entreprises, rendu public mardi 8 juillet, paraîtrait presque enfantine : créer un tableau. Elle est pourtant à l’image de ce qu’ont révélé, parfois de façon ubuesque, les quatre-vingt-sept heures de travaux de la commission : un manque de transparence et de suivi de ce qui constitue aujourd’hui l’un des plus importants budgets de l’Etat, avec une difficulté des services étatiques eux-mêmes à s’y retrouver.
Créée, en janvier, à la demande du groupe Communiste, républicain, citoyen et écologiste-Kanaky, la commission emmenée par les sénateurs Olivier Rietmann (Les Républicains, Haute-Saône), en tant que président, et Fabien Gay (Parti communiste, Seine-Saint-Denis), comme rapporteur, a auditionné sous serment une dizaine de représentants des services de l’Etat et d’institutions publiques, autant d’économistes, les syndicats de salariés, le Medef, le ministre de l’économie et des finances, Eric Lombard, mais aussi 33 dirigeants des plus grandes entreprises françaises. « C’est la première fois qu’autant de PDG viennent répondre pendant une heure aux questions sans concession de parlementaires », se félicite Fabien Gay, qui confie avoir reçu des « milliers de messages de salariés » pour qui ces entretiens furent une « catharsis ».