« Superman », un surhomme atteint par la vulnérabilité

Superman accomplit une nouvelle prouesse : un virage à 180 degrés, épousant les vents parfois contraires de logiques de studio et de stratégies de marketing. En 2014, Zack Snyder livrait une nouvelle version bétonnée du personnage avec le bien nommé Man of Steel, parabole christique qui pesait son poids de kryptonite, effort de relance échoué sur les écueils de productions du pharaonique Justice League (2017). Fort du succès de la trilogie Les Gardiens de la Galaxie (2014, 2017 et 2023), propulsé entre-temps codirecteur de DC Studio, concurrent de Marvel, James Gunn récupère le héros emblématique de la marque et le soumet à la griffe qu’on lui connaît : un cocktail d’esprit « pop », de légèreté, d’autodérision, d’efficacité narrative, garanti contre tout esprit de sérieux.

De ce surhomme invincible, Gunn va chercher précisément la vulnérabilité, en s’appuyant, d’une part, sur la bande dessinée All-Star Superman (DC Comics, 2005-2008), de l’autre, sur un nouveau casting venu des séries, dont le sculptural David Corenswet (The Politician), qui endosse la combinaison bleue à slip rouge, et la loquace Rachel Brosnahan (La Fabuleuse Mme Maisel) dans le rôle de sa partenaire féminine, Lois Lane. Dès l’entame, on découvre l’homme d’acier vaincu : à terre, échoué sur la banquise, le visage sanguinolent. Le surhomme déchu de son socle.

Recomendar A Un Amigo
  • gplus
  • pinterest
Commentarios
No hay comentarios por el momento

Tu comentario