Emmanuel Macron affectionne « les combats de temps long », ont coutume de répéter ses conseillers. Ses déclarations, samedi 5 juillet au Cirque d’hiver, à Paris, en ont apporté la confirmation. Aux Jeunes en marche (ex-Jeunes avec Macron) réunis pour fêter leur dixième anniversaire, le chef de l’Etat a lancé qu’il aurait « besoin d’[eux] pour dans deux ans, pour dans cinq ans, pour dans dix ans ».
Cette descente présidentielle dans l’arène politique est insolite à plus d’un titre. D’abord parce qu’il est de tradition que les présidents de la République, hors campagne présidentielle, s’abstiennent de participer à des rassemblements partisans. « Mais Emmanuel Macron ne veut pas mourir, il veut rester au centre du jeu », observe Frédéric Dabi, directeur général de l’institut de sondage IFOP.
D’autre part, le chef de l’Etat se projette dans un monde où il pourra de nouveau être candidat à l’élection présidentielle, alors que la Constitution l’empêche de se présenter en 2027. « Je suis le premier président de notre histoire qui n’a pas le droit, constitutionnellement, de se représenter », avait-il semblé regretter, le 13 mai sur TF1. Côtoyant au quotidien des leaders qui ne s’embarrassent pas des règles démocratiques ou de l’alternance, comme Donald Trump, Vladimir Poutine ou Narendra Modi, Emmanuel Macron devra, lui, se plier à la règle introduite par la révision constitutionnelle de 2008, qui prévoit qu’un président de la République ne puisse pas exercer plus de deux mandats consécutifs.