Lula, président du Brésil : « La solution à la crise du multilatéralisme est de le refonder sur des bases plus justes »

L’année 2025 devrait être un moment de célébration, marquant les huit décennies d’existence de l’Organisation des Nations unies [ONU]. Mais elle risque de passer à l’histoire comme l’année où l’ordre international construit depuis 1945 s’est effondré.

Les fissures étaient déjà visibles. Depuis les invasions de l’Irak et de l’Afghanistan, l’intervention en Libye et la guerre en Ukraine, certains membres permanents du Conseil de sécurité ont banalisé l’usage illégal de la force. L’inaction face au génocide à Gaza représente un reniement des valeurs humaines les plus fondamentales. L’incapacité à surmonter les divergences alimente une nouvelle escalade de la violence au Moyen-Orient, dont le dernier chapitre comprend l’attaque contre l’Iran.

La loi du plus fort menace également le système multilatéral de commerce. Des hausses massives de tarifs douaniers désorganisent les chaînes de valeur et plongent l’économie mondiale dans une spirale de prix élevés et de stagnation. L’Organisation mondiale du commerce [OMC] a été vidée de sa substance, et plus personne ne se souvient du cycle de Doha [de négociations, sous l’égide de l’OMC, à partir de 2001] pour le développement.

L’effondrement financier de 2008 a mis en évidence l’échec de la mondialisation néolibérale, mais le monde est resté prisonnier de l’orthodoxie de l’austérité. Le choix de sauver les ultrariches et les grandes entreprises au détriment des citoyens ordinaires et des petites entreprises n’a fait qu’aggraver les inégalités. Au cours des dix dernières années, les 33 900 milliards de dollars [29 000 milliards d’euros] accumulés par les 1 % les plus riches du monde représentent 22 fois les ressources nécessaires pour éradiquer la pauvreté mondiale [selon une analyse d’Oxfam publiée fin juin].

L’asphyxie de l’Etat diminue sa capacité d’action, ce qui a conduit à une perte de confiance dans les institutions. Le mécontentement est devenu un terrain fertile pour les discours extrémistes qui menacent la démocratie et promeuvent la haine comme projet politique.

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