Depuis le départ du Tour de France, le 5 juillet à Lille, les cadors du peloton ne laissaient pas grand-chose à leurs confrères plus anonymes et aucune échappée n’était allée au bout d’une étape. Ben Healy a prouvé, jeudi 10 juillet, que les baroudeurs pouvaient garder espoir. L’Irlandais de l’équipe EF Education-Easypost a été offensif tout au long de la journée pour se glisser d’abord dans un groupe de huit coureurs, puis s’en extraire à 40 kilomètres de l’arrivée, pour filer vers la victoire.
Déjà vainqueur d’une étape sur le Tour d’Italie en 2023, Ben Healy signe ainsi son premier succès sur la Grande Boucle, à l’issue de 201,5 kilomètres accidentés entre Bayeux et Vire-Normandie, dans la Calvados.
Le cador. Ben Healy
Ben Healy était d’humeur offensive ce jeudi. L’Irlandais a été l’un des premiers à attaquer, n’a pas compté ses relais dans l’échappée de huit coureurs qui s’est constituée et a finalement placé une dernière banderille au moment où personne ne s’y attendait, dans une partie vallonnée, à 40 kilomètres de l’arrivée, pour s’isoler en tête. Il n’a ensuite cessé de creuser l’écart au fil des côtes, jusqu’à s’imposer avec près de trois minutes d’avance sur son premier poursuivant.
Le fil de l’étape.
Sans doute effrayés par le profil de cette 6e étape – près de 3 500 mètres de dénivelé positif –, les sprinteurs ont profité du seul sprint intermédiaire de la journée pour glaner les points en jeu au début du parcours. Pour reprendre le maillot vert à Tadej Pogacar, Jonathan Milan a ainsi devancé Biniam Girmay (Intermatché-Wanty), mais surtout Mathieu Van der Poel, avant de lâcher prise dès la première ascension.
Le Néerlandais a ensuite pris la tangente, en compagnie de sept autres coureurs, reléguant le peloton à une poignée de minutes. Au fil de la journée, l’écart créé par l’échappée n’a cessé de croître, avant que Ben Healy se distingue.
Quinn Simmons (Lidl-Trek) et Michael Storer (Tudor) ont bien essayé de partir à sa poursuite, mais leurs efforts ont été vains. A l’aise sur tous les terrains, l’Irlandais a dessiné sa victoire au gré des difficultés du parcours. Un succès en solitaire, le premier de cette édition et de sa carrière sur les routes du Tour de France.
Mais il n’est pas le seul membre de l’échappée à avoir le sourire jeudi soir. Mathieu Van der Poel (Alpecin-Deceuninck) a été récompensé de ses efforts. Il récupère de justesse le maillot jaune de leader, qu’il a déjà porté lors des 3e, 4e et 5e étapes. Le Néerlandais devance désormais Tadej Pogacar (UAE Team Emirates-XRG) au classement général.
Le chiffre. 1
C’est, en seconde, le temps qui sépare Mathieu Van der Poel, 1er, de Tadej Pogacar, 2e, au classement général.
La phrase. « Les gars avaient des frissons pour nous dans le peloton. »
Kévin Vauquelin, né à Bayeux, a savouré la 6e étape aux côtés de l’autre local de l’étape, Guillaume Martin-Guyonet. « C’était juste fou. Les “Allez Kévin ! Allez Guillaume !”, toute la journée… » Quatorzième de l’étape, le coureur de la formation Arkéa-B&B Hotels est désormais quatrième au classement général et savoure le soutien populaire dont il bénéficie sur les routes du Tour.
La note. B.
Un tracé accidenté, plaisant, et à l’origine de la première échappée aboutie dans ce Tour de France 2025. Le tout avec un suspense maintenu au classement général, où les principaux leaders se tiennent encore dans des temps respectables, avant les premières étapes de montagne.
Le classement général.