Aux Etats-Unis, plus de 1 300 fonctionnaires du département d’Etat ont été licenciés, comme l’a voulu l’administration Trump

Le département d’Etat américain a lancé une procédure pour licencier plus de 1 300 fonctionnaires, vendredi 11 juillet, conformément au vaste projet de réorganisation du ministère voulu par l’administration Trump, qui inclut la suppression ou la redéfinition de certains postes. Le département a commencé à envoyer des avis de licenciement à 1 107 fonctionnaires fédéraux et 246 agents chargés des affaires étrangères, a déclaré à l’Associated Press (AP) un haut fonctionnaire, sous couvert d’anonymat, avant que les avis ne soient envoyés aux employés concernés.

Les diplomates concernés seront immédiatement placés en congé administratif pendant cent vingt jours, avant de perdre officiellement leur emploi, selon une note interne consultée par AP. Pour les autres employés fédéraux, cette période de congé est de soixante jours.

« Dans le cadre de la réorganisation du département (…) le département optimise les opérations nationales afin de se concentrer sur les priorités diplomatiques », peut-on lire sur cette note. « Les réductions d’effectifs ont été soigneusement conçues pour affecter les fonctions non essentielles, les bureaux superflus ou redondants, ou ceux pour lesquels des gains d’efficacité considérables peuvent être obtenus ».

Donald Trump, de retour à la Maison Blanche depuis la fin de janvier, a fait des fonctionnaires fédéraux une de ses principales cibles. Sous la conduite d’une commission nommée Department of Government Efficiency (DOGE – département de l’efficacité gouvernementale), alors pilotée par Elon Musk, son ex-proche conseiller, avec lequel il s’est depuis brouillé, le milliardaire républicain a mené des coupes claires dans l’administration fédérale et sabré dans les dépenses publiques.

L’appareil diplomatique américain est notamment dans le viseur des conservateurs, qui veulent une administration davantage centrée sur la défense des intérêts américains et moins sur l’avancement dans le monde de valeurs qualifiées de progressistes.

La Cour suprême a ouvert la voie à la mise en œuvre de licenciements massifs de fonctionnaires fédéraux voulus par Donald Trump en levant, le 8 juillet, une suspension décidée par un tribunal de Californie deux mois auparavant. La plus haute instance juridique américaine a estimé que le président avait le droit, dans l’absolu, de licencier des fonctionnaires, sans se prononcer « sur la légalité des plans de réduction d’effectifs ».

Certains craignaient des suppressions d’emplois plus larges encore que celles annoncées. Dans une lettre adressée au Congrès en mai pour l’informer de la réorganisation, le département d’Etat, qui compte un peu plus de 18 700 employés basés aux Etats-Unis, avait déclaré chercher à réduire ses effectifs de 18 % par le biais de licenciements et de départs volontaires.

Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, avait salué une « mesure très délibérée pour réorganiser le département d’Etat afin qu’il soit plus efficace et plus ciblé ». « Il faut comprendre que ce sont des postes qui sont supprimés, pas des personnes », avait-il insisté de Kuala Lumpur, en Malaisie, où il participait à un forum international.

L’Académie américaine de diplomatie, une association qui regroupe des centaines d’anciens diplomates de haut rang, a critiqué ces limogeages massifs, estimant qu’ils « compromettr[aie]nt sérieusement la capacité [du] gouvernement à comprendre, expliquer et répondre à un monde complexe et de plus en plus contesté ».

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