Commémoration du massacre de Srebrenica : trente ans après, l’amertume des familles endeuillées

Lèvre pincée et regard embué, Zejad Avdic transporte le cercueil de son frère au milieu d’une foule émue. Vendredi 11 juillet, trente ans exactement après le début du génocide de Srebrenica, ce menuisier franco-bosnien habitant dans les alentours de Pontarlier (Doubs) peut enfin faire le deuil de Senajid, qu’il a vu pour la dernière fois alors qu’il avait 16 ans, en 1995. « On a eu pendant des années l’espoir de pouvoir enterrer autre chose que sa mâchoire qui a été retrouvée en 2010, mais le centre d’identification nous a dit que c’était rare de trouver d’autres restes », explique ce quarantenaire aux cheveux poivre et sel, entouré de toute sa famille et de milliers de Bosniens venus participer aux commémorations des trente ans du plus grand massacre de civils en Europe depuis la fin de la seconde guerre mondiale.

Comme chaque année, les victimes identifiées au cours des douze derniers mois ou celles dont la famille a fini par accepter l’inhumation ont été enterrées à cette occasion. « Il fallait le faire tant que je suis en vie », appuie Husein Avdic, le père de Zejad, âgé de 71 ans, avant que le cercueil de son fils soit rapidement recouvert de terre, selon le rite bosniaque musulman.

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