La chronique « poches » de François Angelier : excentricités anglo-saxonnes avec Thierry Coudert, Katherine Mansfield et Bernard Brigouleix

En société, tout est affaire de centre, de moyeu et de cœur battant. Rien n’est plus captivant que d’opposer alors le dandysme à l’excentricité. Là où, austère et solitaire, le dandy se veut le centre unique, fascinant soleil qui ne daigne pas rayonner (Baudelaire), l’excentrique, lui, s’extravertit et se perd en un carnaval permanent. Le dandy est en soi et pour soi, l’excentrique se dépense et se dissémine, s’offrant sans compter à une opinion qui le consomme.

Dont acte avec Anglais excentriques, la réjouissante galerie de portraits déroulée par Thierry Coudert, une parade qui topographie au mieux ce qui reste, avec la confiture d’oranges et les compétitions d’aviron, l’apport majeur du génie britannique : l’excentricité. Une excentricité au carré, car intégrant deux dimensions peu habituelles : le groupe et l’exercice du pouvoir. De fait, loin de la marginalité solitaire, entre XIXe siècle et XXe siècle, l’excentrique anglais aime à s’ameuter. Naquirent ainsi les Souls, groupe aristocratique abritant sa méditation dans un château écossais ; le groupe de Bloomsbury, où, anticipant sur le communisme utopique de la Beat Generation et pratiquant un incessant « jeu de chaises musicales érotiques », vécurent de concert Virginia Woolf, John Maynard Keynes ou Bertrand Russell ; et les Bright Young Things, exquises petites choses dont les chasses au trésor urbaines marquèrent les « Roaring Twenties ».

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