S’il vous arrive de faire un vœu au passage d’une étoile filante dans le ciel ou si vous lisez régulièrement votre horoscope dans votre magazine préféré, vous auriez peut-être pu, à une époque lointaine, être astronome au sein de la cour d’un souverain. Car, si aujourd’hui la confusion entre astronomie et astrologie ferait froncer des sourcils, il fut un temps où ces mots désignaient peu ou prou… la même chose.
Plusieurs siècles avant notre ère, les connaissances sur le ciel et l’espace étaient en effet bien plus rudimentaires qu’aujourd’hui : le ciel est alors perçu comme une voûte qui entoure la Terre et dans laquelle les premiers astronomes tentent d’apprendre à lire des signes. Dans la Chine du IVe siècle avant J.-C., la relation à la voûte céleste est « plutôt passive », selon Daniel Patrick Morgan, historien des sciences au Centre de recherche sur les civilisations de l’Asie orientale. « Le ciel représente à la fois un endroit où vivent des ancêtres, qui sont les divinités et qui nous dirigent, et une force naturelle hors de notre contrôle », complète le chercheur. Dans ce contexte, les astronomes chinois de l’époque pré-impériale dite « des royaumes combattants » tiennent une place importante. Chaque cour cherche à s’adjoindre leurs services et notamment leur capacité à lire les événements célestes pour établir des présages. « Les savants étaient plutôt libres et vendaient leur savoir à un roi ou à un autre ; on était alors dans un espace assez compétitif », décrypte M. Morgan.