Redresser les finances publiques risque-t-il de faire dérailler la croissance ? Le plan présenté, mardi 15 juillet, par François Bayrou pour ramener le déficit budgétaire sur la trajectoire de 4,6 % du produit intérieur brut (PIB) en 2026 présage d’un choc massif sur l’économie française, déjà bien fragile. La croissance ne devrait pas dépasser 0,7 % en 2025 et elle est attendue à 1,2 % en 2026, selon les hypothèses retenues à Bercy. Mais les annonces du premier ministre rebattent les cartes, car elles vont peser à la fois sur la demande des ménages et sur les dépenses publiques – tandis que les entreprises sortent grandes gagnantes.
« L’ampleur et la durée de la consolidation budgétaire envisagée seraient sans précédent, en particulier hors d’une phase de sortie de crise ou de forte croissance, observent Hadrien Camatte et Emilie Gorguet, économistes chez Natixis, dans une note d’analyse sur le sujet. Les mesures prévues de réduction des dépenses sont très ambitieuses, tandis que certaines projections de hausses d’impôts semblent trop optimistes – en particulier celles fondées sur la lutte contre la fraude fiscale et sociale. »