Ce n’est parce que c’est l’été qu’il faut laisser se perdre dans le sable les livres du printemps. Voici quelques conseils du « Monde des livres » pour ne manquer aucune pépite. Et, d’abord, une biographie monumentale, pour (re) découvrir une grande figure un peu oubliée de la fin du XIXe siècle, Remy de Gourmont, raconté par Thierry Gillybœuf. Ou Un voyage en or, du romancier espagnol Juan Tallon, sur une vie qui bifurque – mais complètement, et d’un coup. Sans oublier Casanova, au cœur d’un livre où il n’a pas écrit un mot : le recueil des lettres que des femmes lui ont envoyées, conservées jusqu’à sa mort. Ni le passionnant Comment écrivent les écrivains, issu d’entretiens menés par Belinda Cannone avec une quinzaine d’auteurs et d’autrices.

BIOGRAPHIE. « Remy de Gourmont. Une vie fin-de-siècle », de Thierry Gillyboeuf

Longtemps, il a été facile de réduire Remy de Gourmont (1858-1915) à l’image d’un homme qui fait corps avec les livres, un érotomane claustré, un philologue symboliste. Vision mythique, avérée en partie par lui-même et ses proches, mais limitée. A travers une biographie de Gourmont en deux tomes de 1 300 pages, Thierry Gillybœuf offre une vision plus complète de la IIIe République littéraire.

Né dans une famille aristocratique cotentinoise, Gourmont s’installe à Paris, où il s’initie au monde de l’édition et de la presse. Sa vie est un enchaînement d’amitiés et de ruptures, d’amours, d’engagement intellectuel et de production créative intense. Influencé par la vision symboliste, il participe en 1889 à la refondation de la revue Le Mercure de France, dont il devient « l’épine dorsale ». En 1891, après la publication d’un pamphlet moquant l’hystérie patriotarde, il est renvoyé de la Bibliothèque nationale. La même année, un lupus tuberculeux le laisse défiguré. Sans rompre avec sa vie sociale, Gourmont rayonne dans la presse nationale et étrangère en analysant la vie sociale et politique (Epilogues, 1903).

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