Syrie : après les violences anti-Druzes, Souweïda barricadée dans son rejet du pouvoir syrien

L’impasse résidentielle de Massakin Al-Khoudr a des airs de zone de guerre. Les voitures ont été aplaties par les chars. Les immeubles sont constellés d’éclats de balle. Des appartements sont calcinés. En bas d’un immeuble, Abou Ahmed et ses voisins assurent la garde, un fusil en bandoulière, mercredi 23 juillet, huit jours après l’entrée des forces gouvernementales dans leur quartier de l’ouest de Souweïda. « Je protège ma maison et mes enfants, au cas où l’armée reviendrait, même si je ne pourrais pas faire grand-chose contre un char », admet le maraîcher de 50 ans, portant la calotte blanche et la moustache typiques des Druzes.

Encerclée par les combattants bédouins tribaux et par les forces gouvernementales, la ville à majorité druze du Sud syrien est toujours en état d’alerte, malgré le cessez-le-feu en vigueur depuis samedi 19 juillet. Les habitants sont barricadés dans la peur d’une nouvelle offensive. Des combats opposent encore les factions druzes aux Bédoins dans des villages du nord et de l’ouest de la ville. La ville et la campagne alentour sont jalonnées de barrages, marqués par des monticules de terre, tenus par des combattants locaux. Le Conseil militaire de Souweïda – une coalition de factions druzes créée après la chute du régime Al-Assad, en décembre 2024 – escorte les journalistes à l’intérieur de la ville.

Des civils circulent kalachnikov à l’épaule, parés à toute éventualité. Les armes sont monnaie courante dans cette province abandonnée aux gangs criminels et aux factions locales après la révolution de 2011, qui fut la cible, en 2018, d’une attaque de l’organisation Etat islamique (EI). « J’ai éduqué mes fils à ne faire de mal à personne. Je ne vais pas les former au maniement des armes. On veut la paix dans notre pays, la Syrie. Mais des étrangers nous attaquent », raconte Abou Ahmed, entouré de ses deux fils de 13 et 16 ans. L’homme assure que des combattants étrangers se trouvaient parmi les hommes qui ont attaqué le quartier.

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