Condamnation d’écrivains et d’artistes à des peines de prison, entrave à la diffusion des films, livres caviardés, accès restreint à Internet : le Kremlin accentue inexorablement son contrôle sur la libre circulation des idées, sans toutefois rétablir formellement la censure telle qu’elle existait à l’époque de l’URSS, ce que l’actuelle Constitution interdit.

Mercredi 23 juillet, les députés de la Douma, la Chambre basse du Parlement, ont voté une loi qui obligera, à partir de janvier 2026, les distributeurs de films à obtenir du ministère de la culture un label selon lequel les œuvres qu’ils s’apprêtent à diffuser sont conformes aux « valeurs spirituelles et morales traditionnelles russes ». Une autre loi, votée la veille, prévoit des amendes pour les internautes en recherche de « contenus extrémistes » sur le Net.

Inapplicable en l’état car il criminalise une intention difficile à prouver, ce texte de loi permet à tout le moins d’entretenir un climat de peur et d’autocensure. « Ce flou juridique arrange les autorités. Chaque Russe a une épée de Damoclès au-dessus de la tête. La peur pousse les gens à se taire. Le Kremlin pratique l’arbitraire autant qu’il peut, les lois qu’il promulgue sont insidieuses, ce qui incite chacun à penser qu’il pourrait être concerné », explique le sociologue Alexis Berelowitch.

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