Le salon de Gildas Sergent, un marin à la retraite âgé de 61 ans, offre une vue plongeante sur la plage du Ris, à Douarnenez (Finistère). D’ici, on surveille les humeurs du ciel et de l’Atlantique dans l’une des plus belles baies bretonnes. « Avec un tel panorama, je n’ai jamais eu besoin de télévision », dit amusé le gaillard au crâne rasé et à la barbe soigneusement taillée. Thierry Mescam, son voisin, également marin retraité, approuve : « J’habite le quartier depuis toujours, pourtant je ne me lasse pas de ce paysage. »

Les deux hommes tiennent à montrer la « beauté » de leur côte, avant de critiquer le lous ; comprenez la « saleté » en breton. Depuis la fin du printemps, des tonnes d’algues vertes recouvrent ponctuellement la plage du Ris et les plages voisines. Certains jours, des pans entiers du littoral se muent en champs d’ulves dans lesquels on s’enfonce jusqu’aux mollets. En séchant, la mélasse dégage une odeur d’œuf pourri. Les Bretons ne s’étonnent plus de cette pollution causée par des décennies d’agriculture intensive. Celle-ci est, selon la plupart des scientifiques, la principale responsable de la saturation des cours d’eau en azote, ce nutriment essentiel à la propagation des algues vertes.

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