Le mot « encens » désigne à la fois la gomme-résine extraite par incision d’un arbuste des régions arides de Somalie, d’Ethiopie ou d’Erythrée, et le mélange d’huiles essentielles, de résines, d’épices, d’herbes et de bois que l’on fait brûler à l’occasion des rituels religieux dans les traditions orientales ou occidentales. Les fumigations, qui remontent aux civilisations égyptienne, perse et mésopotamienne, sont probablement les premiers parfums de l’humanité. Le mot parfum vient d’ailleurs du latin per fumum, qui signifie littéralement « par la fumée ».
C’est la raison pour laquelle faire brûler un bâtonnet d’encens dans la maison, c’est revenir aux sources du parfum, à un cérémonial sacré millénaire, et vivre une expérience méditative presque planante. Selon qu’on voudra apaiser les pensées, purifier la maison, faciliter l’endormissement ou soulager les tensions, on préférera le bois de santal, la sauge blanche, le benjoin ou le bois de oud. Il suffit de planter le bâtonnet sur un porte-encens ou un bol empli de sable et d’allumer l’extrémité en la laissant se consumer sans flamme.
La durée de combustion est comprise entre quinze et trente minutes, le temps suffisant pour parfumer son intérieur sans l’enfumer. Bon à savoir, les encens indiens dégagent davantage de fumée que les encens japonais, au parfum plus discret. Outre sa senteur originelle, l’encens intègre désormais des fragrances variées : benjoin et clou de girofle (Shirakawa, Horin), ylang et jasmin (Mesk el-laïl, Serge Lutens), lavande alpine (Evoke, CFCL), bois flotté et résines (Awaji, Astier de Villatte). Certains (encens du mont Athos, Buly) fonctionnent comme un pot-pourri, sans brûlage.