J’ai grandi à Ispahan, une très belle ville historique, au centre de l’Iran. J’ai aimé mon enfance là-bas. Je suis allée à l’université, j’ai étudié les sciences de l’éducation et les arts. J’ai travaillé pour payer mes études et obtenu une licence pour être professeure en école primaire. J’ai vécu entourée d’art et d’artisanat, ma mère enseignait l’art du tissage et des tapis, elle chantait en travaillant, mon père fabriquait des médicaments avec les plantes, mon frère jouait de la musique. J’ai vécu dans une grande famille qui chantait, dansait, cuisinait, même s’il y avait la guerre avec l’Irak, même si parfois j’avais peur.

Même si encore aujourd’hui, quand une casserole tombe, je sursaute et je pense à la guerre. Heureusement, il y avait l’art. Pour moi, l’art est partout. Il suffit de regarder et d’utiliser ce qui est dans la nature autour de nous. Les plantes, l’eau, la lumière… Je me suis formée seule à la peinture, à la calligraphie, puis je suis devenue professeure d’arts plastiques à l’école. J’adore travailler avec les enfants, réinventer la vie en la fabriquant. C’est comme être psychologue, soigner la tête et le cœur avec l’art.