Fétichisme ou fascination érotique, du plaisir de prendre son pied

Quand Marie s’est inscrite sur Facebook en 2010, la Parisienne, 62 ans à l’époque, avait trouvé amusant de mettre une photo de ses pieds à la plage pour illustrer son profil. Très rapidement, elle a reçu plusieurs messages d’inconnus la complimentant sur ses extrémités. « Ils ne sont même pas beaux, un peu tordus, raconte-t-elle aujourd’hui. L’un m’a même proposé de m’acheter des chaussures et de lui envoyer la photo ! » Gênée, elle a rapidement désactivé son compte.

De plus coquines qu’elle auraient profité de cette fascination érotique. Dans une étude réalisée par l’organisme d’enquêtes statistiques Flashs pour le laboratoire Poderm, en mars, à la question « Avez-vous déjà envisagé d’envoyer une photo de vos pieds contre rémunération ? », plus d’un Français sur cinq a répondu oui. Chez les 18-24 ans, la réponse affirmative grimpe même à 46 %.

Maïwenn (le prénom a été changé), directrice artistique de 25 ans, l’a fait. A 20 ans, elle a envoyé des messages sur Twitter pour chercher des clients et s’est constitué une petite communauté. « Il n’y avait aucune règle. C’était entre 5 euros et 200 euros la photo, selon la commande et la tête du client. J’avais sept clients réguliers, qui pouvaient m’acheter plusieurs photos par semaine. Mais c’était beaucoup de travail de mise en scène. »

La jeune femme liste les multiples requêtes qu’elle a reçues, de l’escarpin avec bride courant sur les orteils aux pieds sales couverts de terre dans l’herbe. « Un client aimait voir mes orteils attachés avec une corde d’escalade et avec des nœuds spécifiques, raconte-t-elle. On m’a aussi demandé d’écraser des lasagnes ou de faire couler une substance ressemblant à du sperme sur mes orteils. » Si elle a trouvé l’exercice amusant à l’époque, elle estime que ce business a depuis été détourné : il est davantage lié à des contenus pornographiques et utilisé par des recruteurs comme porte d’entrée vers la prostitution.

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