Benyamin Nétanyahou est un tacticien hors pair. En tout cas pour parvenir à survivre au sommet du pouvoir israélien : plus de dix-sept années comme chef du gouvernement en cumul depuis 1996, bien plus que le fondateur de l’Etat d’Israël, David Ben Gourion, demeuré treize ans en place. Pour durer, surtout dans un paysage politique aussi volatil que celui d’Israël, la méthode Nétanyahou conduit à enchaîner la gestion de crises internes en pariant que la suivante effacera la précédente, lui fera gagner du temps et que les médias, l’opinion et les autres partis basculeront à leur tour d’une polémique ou d’un coup d’éclat à un autre.
Après l’annonce de l’occupation progressive de la totalité de Gaza, le chef du gouvernement se retrouve sous une pression maximale au point que beaucoup d’observateurs se demandent si sa coalition tiendra jusqu’au terme prévu, en octobre 2026. En plus des critiques internationales, presque unanimes, des accusations très sévères de l’opposition et des appels des familles des otages à la grève générale, ce sont ses alliés au sein de la coalition gouvernementale qui le menacent ouvertement.