L’ancien premier ministre civil du Mali Choguel Kokalla Maïga, limogé en novembre 2024 par les militaires au pouvoir depuis 2020 après avoir émis des critiques contre celle-ci, a été placé en garde à vue mardi 12 août ainsi que d’anciens collaborateurs. Cela intervient dans la foulée de récentes arrestations de membres de l’armée accusés de conspirer contre la junte.

Parmi les gardés à vue figurent son ex-directeur de cabinet Issiaka Ahmadou Singaré, et trois ex-directeurs administratifs et financiers de la primature. La garde à vue, « notifiée » mardi à Choguel Kokalla Maïga, « survient dans le cadre d’une enquête sur des allégations d’atteinte aux biens publics émises par un rapport du Vérificateur général » de l’Etat, a indiqué l’avocat de Choguel Kokalla Maïga, sans plus de détails.

Selon une source au pôle économique et financier – tribunal chargé de juger les crimes économiques – « Maïga et plusieurs de ses anciens collaborateurs sont en garde à vue dans le cadre des enquêtes sur leur gestion à la primature. En principe [mercredi] ou [jeudi], ils seront présentés devant le procureur à la cour suprême ».

Choguel Kokalla Maïga est l’une des figures du Mouvement du 5-Juin/Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), qui avait pris part en 2020 à la contestation populaire contre le président civil Ibrahim Boubacar Keïta, finalement renversé par les militaires en août 2020.

L’ex-premier ministre civil avait en février affirmé que la « rupture est consommée » entre sa coalition politique et la junte, invoquant notamment des « arrestations » et des « détentions extrajudiciaires » contre des membres du M5-RFP. Il avait en même temps appelé les militaires à « créer les conditions sécuritaires pour la tenue de scrutins crédibles et apaisés, en y associant les forces politiques et sociales », alors qu’aucune nouvelle échéance n’est fixée pour un retour à un pouvoir civil.

La junte a réduit au silence l’opposition par des mesures coercitives, des mises en cause judiciaires, la dissolution d’organisations, les restrictions à la liberté de la presse et la pression du discours dominant sur la nécessité de faire corps autour d’elle face à une multitude de défis.

Le Mali est en proie depuis 2012 à une profonde crise sécuritaire nourrie notamment par les violences de groupes affiliés à Al-Qaida et à l’organisation Etat islamique, ainsi que celles de groupes criminels communautaires. Cette crise sécuritaire s’ajoute à une grave crise économique.

Les militaires au pouvoir se sont détournés des partenaires occidentaux, notamment l’ancien colonisateur français, pour se tourner politiquement et militairement vers la Russie au nom du souverainisme.

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