Les recherches dans la coulée de boue qui a dévasté un village isolé du Darfour, dans l’ouest du Soudan en guerre, ont permis de retrouver 370 corps ensevelis, a annoncé, jeudi 4 septembre, Ibrahim Souleïmane, un chef de la localité de Daramo, où le village est situé.

La catastrophe, survenue dimanche après des pluies torrentielles, a fait des centaines de morts dans le village de Tarasin, dans une vallée difficilement accessible du massif montagneux du djebel Marra, selon l’Organisation des Nations unies (ONU).

Le nombre de victimes et l’étendue des dégâts restent très difficiles à évaluer dans cette zone en grande partie contrôlée par le Mouvement populaire de libération du Soudan (MPLS), selon l’ONU. Les premiers bilans ont fait état de 300 à 1 000 morts.

« Des centaines sont encore sous les décombres qui ont recouvert les maisons et les cultures », a affirmé mercredi à l’Agence France-Presse (AFP) Mujib Al-Rahman Muhammad Al-Zubair, président de l’autorité civile des zones contrôlées par le MPLS. « Un grand nombre d’animaux sont également morts, tous sous la boue maintenant » et le glissement a affecté les sources de la région, a-t-il précisé lors d’un entretien par téléphone satellite avec l’AFP.

Des images publiées mercredi par le MPLS montrent une petite foule s’activer sur le site du glissement de terrain qui a recouvert le village sous une épaisse couche de boue, d’arbres déracinés et de poutres brisées. Quelque 150 personnes ont quitté la zone pour se réfugier ailleurs dans la région après le glissement de terrain, selon l’Organisation internationale pour les migrations.

La zone de l’éboulement est située à plusieurs dizaines de kilomètres au sud-ouest de la ville d’El-Fasher, capitale de l’Etat du Darfour du Nord, assiégée depuis un an par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), en guerre contre l’armée et qui contrôlent une grande partie du Darfour.

Le MPLS est jusqu’à présent resté essentiellement à l’écart des combats meurtriers qui opposent depuis 2023 l’armée et les FSR, dans un pays ravagé par la « pire crise humanitaire » contemporaine selon l’ONU, avec l’état de famine déclaré dans plusieurs zones et une épidémie de choléra.

Selon un rapport de l’Autorité soudanaise de recherches géologiques, « la région du djebel Marra est l’une des zones les plus actives géologiquement au Soudan (…), située dans une ceinture tectonique active » qui « a connu ces dernières années plusieurs glissements et effondrements, surtout pendant les saisons des pluies », dont le pic est atteint en août cette année.

Mercredi, sur la place Saint-Pierre à Rome, le pape Léon XIV a appelé les parties en conflit à « entamer un dialogue sérieux, sincère et inclusif » tout en souhaitant une « réponse coordonnée » devant la « catastrophe humanitaire » en cours au Soudan.

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