Label ISR : qu’a changé la réforme pour l’investissement socialement responsable ?

Label ISR : qu’a changé la réforme pour l’investissement socialement responsable ?

A en juger les montants placés, le label ISR, créé en 2016, est un succès. Il occupe même la plus haute marche du podium européen des labels de finance durable. Sont tamponnés « investissement socialement responsable » près de 800 milliards d’euros, selon Bercy, propriétaire du label. Revers de la médaille : en ratissant large sans exclure de secteurs des investissements possibles et sans grandes exigences, il a perdu en lisibilité et en crédibilité au fil du temps. Une ligne rouge pour un label, un outil ayant pour raison d’être… de donner confiance.

Dans un rapport, paru fin 2020, l’inspection générale des finances appelait à une évolution « radicale », c’est chose faite. Un nouveau cahier des charges du label ISR a été publié fin 2023, il est entré en vigueur en mars pour les nouveaux fonds. Principal changement : il affiche des « exclusions » – les fonds ne peuvent plus investir dans certaines activités (totalement ou presque, selon les cas).

Sur la longue liste des exclusions du label figurent, notamment, les entreprises impliquées dans la production d’armes prohibées et dans les secteurs du tabac et du charbon. Des exclusions qui, sans être écrites, « étaient déjà largement pratiquées », note Michèle Pappalardo, présidente du comité du label ISR.

Plus ambitieux : les fonds doivent s’abstenir d’investir dans les entreprises exploitant des hydrocarbures non conventionnels (gaz de schiste, sables bitumineux, etc.). Et ceux qui lancent de nouveaux projets liés au gaz ou au pétrole (exploration, extraction, raffinage, transport).

« C’est une clarification importante pour l’épargnant. Le grand public ne s’attend pas à trouver un acteur comme TotalEnergies dans les investissements ISR. C’était parfois le cas avec l’ancien référentiel », réagit Grégoire Cousté, délégué général du Forum pour l’investissement responsable (FIR).

Le label a été remanié sur bien d’autres plans. Pour comprendre, il faut savoir que les gestionnaires ISR doivent s’appuyer, pour élaborer leur portefeuille, sur des critères extra-financiers : les notes ESG – environnement, social, gouvernance – des entreprises. Dans leur « univers d’investissement », c’est-à-dire tous les titres éligibles à l’objectif d’investissement du fonds, ils devaient jusqu’ici éliminer les 20 % des entreprises les moins bien notées. Ce taux est passé à 30 % pour les nouveaux fonds labellisés. Pour les anciens, ce sera 25 % en 2025 et 30 % en 2026.

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