Marine Le Pen a annoncé, jeudi 11 juillet, sur X que le Rassemblement national (RN) « censurera tout gouvernement » comprenant des ministres issus de La France insoumise (LFI) ou des Ecologistes, clarifiant la position de son parti après les élections législatives. La présidente du groupe RN a, par ailleurs, fustigé le « bourbier » institutionnel consécutif au vote de dimanche.
Cette prise de position a lieu après que le secrétaire général du groupe, Renaud Labaye, eut jeté le doute quant aux intentions du parti à la flamme en cas de mise en place d’un gouvernement du Nouveau Front populaire. M. Labaye avait en effet affirmé que le RN « ne censurera[it] pas » un potentiel gouvernement de gauche si celui-ci proposait « des mesures consensuelles », dans une déclaration au Figaro, confirmée à l’Agence France-Presse (AFP).
Il avait, en revanche, précisé par la suite à l’AFP « qu’en cas de gouvernement comprenant un ministre de La France insoumise », les chances pour le RN d’approuver son discours de politique générale seraient « quasiment nulles », laissant présager le soutien à une éventuelle motion de censure dans ce cas de figure.
« Par principe, on ne censure jamais pour censurer. Tout dépendra du gouvernement, du discours de politique générale ou des textes présentés », avait-il expliqué, alors que le Nouveau Front populaire continue de revendiquer Matignon après avoir obtenu la première place aux élections législatives de dimanche. Le RN s’était, par exemple, fortement opposé à la réforme des retraites au printemps 2023, une loi que la gauche souhaite abroger.
« Nous ne faisons jamais de censure “a priori”. Si la gauche fait des mesures consensuelles que l’on peut voter, on ne la censurera pas. Puis, la temporalité est importante. Il y a des paramètres à prendre en compte, comme la bonne tenue des Jeux olympiques », avait encore expliqué ce responsable du RN, dont le groupe devrait compter au moins 123 élus – et 143 avec ses alliés regroupés autour d’Eric Ciotti.
Interrogé sur LCI à propos de cette déclaration de Renaud Labaye, le coordinateur de LFI, Manuel Bompard, a affirmé qu’il « se méfi[ait] toujours des annonces du Rassemblement national ». « Je sais qu’il peut y avoir parfois de la tactique, du bluff », a-t-il ajouté.
Arrivée en tête, la gauche se démène pour proposer une équipe gouvernementale à Emmanuel Macron, même si ce dernier a assuré que « personne ne l’a[vait] emporté » aux législatives, en raison d’une tripartition sans majorité claire pour aucun des trois blocs de l’Assemblée.
Néanmoins, une motion de censure potentielle non soutenue par les voix du RN pourrait permettre à un gouvernement du NFP de se maintenir. Plusieurs dirigeants macronistes ont également promis lors des derniers jours qu’ils soutiendraient une motion de censure au cas où des ministres LFI seraient présents dans un gouvernement potentiel du NFP.