En Roumanie, l’annulation de l’élection présidentielle, le 6 décembre 2024, continue de provoquer des soubresauts dans la vie politique et judiciaire du pays. Sur le réseau social TikTok, les influenceurs ne cessent de célébrer Calin Georgescu, 63 ans, qui avait créé la surprise en arrivant en tête du premier tour, le 24 novembre. Le scrutin avait ensuite été invalidé en raison d’irrégularités et d’une campagne massive sur TikTok, entachée de soupçons d’ingérence russe.
Concernant le volet judiciaire, c’est une autre histoire : l’ancien candidat, militant antivax aux accents mystiques, pourfendeur de l’Union européenne et opposé à l’aide à l’Ukraine, est poursuivi pour « communication de fausses informations » et « complicité de tentative d’action contre l’ordre constitutionnel », crime passible de dix à vingt ans de réclusion. En plus de ces deux motifs d’accusation, M. Georgescu avait été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire, en février, pour fausses déclarations sur le financement de sa campagne, « mise en place d’une organisation à caractère fasciste » et « promotion d’une personnalité coupable de génocide et de crimes de guerre ». Pour ce dernier chef d’accusation, il a été assigné en justice, au début de juillet, et risque jusqu’à trois ans de prison pour avoir glorifié des responsables de la Shoah en Roumanie.